lundi 23 janvier 2012

Boulot, bobo, dodo.




Dans ce dernier numéro de Philosophie magazine, je vous recommande tout particulièrement le débat entre François Chérèque et Toni Negri sur le travail. Ce sera un utile prolongement à notre café philo d'il y a quinze jours sur le travail en souffrance.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Emmanuel,

la démocratie consiste t-elle à demander l'avis de chacun sur tout ?

Que pourrais-tu dire sur ce sujet ? quelques pistes...

Merci d'avance.

Emmanuel Mousset a dit…

En principe, dans l'idéal, la réponse est oui : la démocratie parfaite se doit de demander l'avis de chacun sur tout. De fait c'est non : jamais aucune démocratie n'a procédé ainsi. Serait-ce un défaut, une limite de la démocratie ? Non, je crois que c'est une nécessité et là aussi un principe.

D'abord il faut distinguer la démocratie directe (qui a tendance à demander l'avis de chacun sur tout) et la démocratie représentative qui fonctionne par délégation de pouvoir (elle ne demande donc pas l'avis de chacun sur tout, ce sont les élus qui décident).

Ensuite le principe démocratique repose sur l'élection, le choix entre des candidats et des programmes , pas sur une "demande d'avis" (qui relève de la consultation). Et demander l'avis de chacun sur tout individualise, morcelle, éclate la notion de "volonté générale" qui est le fondement de la démocratie.

Bref, la démocratie ne consiste pas à demander l'avis de chacun sur tout (c'est une définition dénaturée de la démocratie) mais à donner le pouvoir à tous afin qu'une majorité choisisse une ligne politique. A la limite, on pourrait fort bien imaginer une dictature demandant l'avis de chacun sur tout, n'en faisant rien ou manipulant les réponses (la procédure référendaire ou plébiscitaire n'est pas très éloignée de ce semblant de démocratie).