lundi 20 juin 2011

Comme avant.



C'était mieux avant ? Bien sûr que non ! Quoique ... Ecoutez la belle chanson de Mort Shuman "Comme avant" et vous serez inspirés pour le café philo de Bernot, où je ne serai pas, pour cause d'AG de la Ligue de l'enseignement à Beautor.

2 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Bien sûr que c’était mieux avant (1) :

Bien sûr que c’était mieux avant. On ne peut pas faire pire que le monde où nous vivons. Il faut vraiment être un idéologue borné qui vit soit dans une autre époque, soit qui a un intérêt dans ce monde-ci (la plupart des penseurs et des intellectuels de notre époque sont partie prenante de ce système ; donc pas de critique) pour ne pas le voir.
Au niveau de l’environnement : pas la peine de vous faire un dessin, si rien ne change rapidement nous allons purement et simplement vers notre autodestruction ; pollution, surpopulation, guerres, famines. Pour l’instant une majorité de la population de la planète vit dans des conditions absolument effroyables. Mais nous Européens sommes encore un peu préservés, donc nous ne faisons rien. Jusqu’à ce qu’un centrale nucléaire pète en France, et alors il y aura un exode massif hors du territoire.

Avant il y avait moins de souffrance parce qu’il y avait moins de gens. 500 millions de gens qui souffrent c’est toujours mieux que 7 milliards de gens qui souffrent et ce n’est pas fini ; la population va continuer à augmenter, jusqu’à ce qu’il y ait une catastrophe nucléaire ou guerre ou famine ou épidémie qui provoque des millions, voire des milliards de morts

Ensuite nous pensons vivre en démocratie. Mais pensez-vous que les nantis de notre système soient plus humains que les nobles de l’ancien régime. Le « vilain » d’aujourd’hui c’est l’homme de la classe moyenne, corvéable et exploitable à merci pour que les nantis s’en mettent toujours plus dans les poches.

Moi par exemple je suis professeur des écoles, quand je suis rentré dans le métier on m’avait dit que je devrais cotiser 37,5 années ou jusqu’à 65 ans pour avoir ma retraite à taux plein, de toute façon sans décote puisque cette notion n'existait pas encore. Aujourd’hui on me dit que je devrai cotiser 42 ans ou alors travailler jusqu’à 67 ans pour ne pas avoir de décote. Qui est de 5% par année manquante ; on arrive vite à 25% de décote, je crois que c’est le seuil (je n’en suis même pas sur !). Et bref c’est partout pareil pour tous les salariés dans toutes les branches, et évidemment ce n’est pas fini, on prévoit pour les années à venir des mesures bien plus drastiques, alors que la richesse globale du pays continue à augmenter puisqu’il y a de la croissance, chercher l’erreur ?

Erwan Blesbois a dit…

Bien sût que c’était mieux avant (2) :

Alors que la richesse augmente puisqu’il y a croissance, on assiste à l’appauvrissement de la classe moyenne. Cherchez l’erreur ? Il faut bien que des gens profitent de ce système. Donc il y en a qui s’enrichissent forcément de manière immodérée. Donc de ce point de vue c’était mieux avant, quand il y avait une meilleure répartition des richesses. Jusqu’à ce que Reagan et Thatcher et toute la clique d'extrémistes libéraux qu'il y avait derrière, viennent tout déréguler ; leur objectif la destruction de la classe moyenne ? Pourquoi, je ne sais pas ?

Ensuite les développements de la technique mettent de plus en plus de gens à la rue, les machines pouvant avantageusement les remplacer. Et cette même technique impose pour les gens qui ont gardé leur emploi des cadences de plus en plus infernales, sous prétexte de compétitivité et qui poussent les plus fragiles au suicide. Cette même technique rend le monde plus laid et impose à l’ensemble de la population une cadence infernale qui l’empêche d’être créative. Effectivement la création suppose le temps de la méditation, or ce dernier existe de moins en moins. Donc il y a de moins en moins de création, de penseurs originaux capables de réfléchir sur cette décadence. Comparons les années 60-70, si riches en intellectuels et artistes de tout genre, dénonciateurs du système, encore pleins d’espoir en un monde meilleur, à aujourd’hui ; un désert intellectuel et moral remplis de cynisme et de désespoir, avec tout un tas de penseurs complaisants et défenseurs du système, sous prétexte de ne pas tomber dans la théorie du complot. Elle a bon dos la théorie du complot ! Toute critique étant assimilée à une forme de paranoïa ou de révisionnisme de l’ordre établi. Chacun devant sa télé, impuissant ! Sauf quelques exceptions !

Je vous conseille à cet effet la lecture du livre de Gilles Châtelet qui s’intitule "vivre et penser comme des porcs"