jeudi 5 mai 2011

Micro danger.



Matinée bien remplie à l'IFSI de Saint-Quentin : j'ai auditionné à la suite cinq groupes d'étudiantes dissertant sur l'autonomie, le rapport à autrui, la morale à l'hôpital, l'humanisme et la servitude, l'équité des soins. Dans un auditorium occupé par deux cent personnes environ, j'ai transformé la séance en vaste café philo. Pas évident.

Ce qui m'a le plus surpris (sans me surprendre vraiment), c'est la peur panique que j'ai provoquée en m'approchant de celles qui voulaient parler et leur tendant le micro : elles n'y arrivaient pas, elles voyaient l'engin comme une menace, comme s'il allait les mordre (je n'abuse pas de la métaphore !). Les étudiantes s'en détournaient, finalement s'en saisissaient tout en le repoussant et s'en séparaient avec soulagement.

Un tel rejet, une telle hostilité envers le micro, je n'avais jamais vu ça. Sinon, tout s'est très bien passé, sur un fond parfois un peu bruyant, mais rien de grave, et surtout des interventions intéressantes et des étudiantes (dont certaines anciennes élèves à moi) qui avaient bien travaillé leurs sujets (en vignette, au moment de se quitter).

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Décidément vous êtes rétro et pas coopératif , les salles équipées de micro sur tables sont autant de moyens conviviaux de travail , votre micro , celui du maître est un symbole de la puissance de l' adjudant des années 1900 et vous êtes alors pas au niveau des autres intervenants ... Trop souvent vous parlez du micro ... comme un symbole que VOUS détenez dans la volonté d' incarner un pouvoir ... sans pouvoir ...

Emmanuel Mousset a dit…

L'usage du micro permet de bien répartir la parole, de responsabiliser les intervenants et de permettre une bonne écoute. Si c'était un symbole de pouvoir, je garderais le micro pour moi. Or, je m'en sers pour le transmettre aux autres.

Thierry a dit…

J'ai relu "heureux qui communique" de Jacques Salomé. Il y évoque le symbolique "baton de parole".
Celui qui le détient (à tour de rôle) :
- peut dire tout ce qu'il veut
- ne peut pas être interrompu
- ne peut pas parler sur le précédent intervenant.

Un micro est un "bâton de parole", non ?
Mais le pouvoir de ce bâton est à double tranchant car son détenteur :
- se trouve dans la visée (le jugement) de tous,
- se trouve obligé de s'exprimer clairement et jusqu'au bout de sa pensée (puisqu'il ne peut pas être interrompu)
C'est mon interprétation psychologique !

PS : puisque j'ai actuellement le "baton de parole", j'éviterai de donner mon avis sur l'intervenant précédant (l'anonyme du 6 mai), mais je ne pourrai pas m'empêcher d'avoir de bien vilaines pensées..

Emmanuel Mousset a dit…

C'est tout à fait ça !

Anonyme a dit…

puisque j'ai actuellement le "baton de parole", j'éviterai de donner mon avis sur l'intervenant précédant (l'anonyme du 6 mai), mais je ne pourrai pas m'empêcher d'avoir de bien vilaines pensées..

LACHEZ vous !!!

Allez dans les conseils et assemblées modernes , cessez de philosopher avec l' oeuf de poule et la FRANCE redeviendra une grande nation !!!

Emmanuel Mousset a dit…

L'oeuf de poule ? Celui qui grossit dans votre cerveau ?