mercredi 6 avril 2011

Esprit es-tu là ?





Et ce café philo à la bibliothèque ? C'était samedi dernier, dans l'après-midi. Mon avis est partagé, et j'attends le vôtre. Côté affluence, pas de problème : les fidèles ont répondu présent et quelques nouveaux se sont raccrochés à l'activité. Côté contenu, pas mal non plus : nous avons correctement disserté sur le bonheur. Alors, qu'est-ce qui ne va pas ? Rien, pas grand-chose, une question d'ambiance, à confirmer. Une bibliothèque n'est pas, ne sera jamais un café, c'est tout.

D'abord, il y a la lumière, très crue sous la verrière du hall d'entrée. Dans un café, c'est sombre, tamisé, plus intime. La parole s'en trouve à l'aise, libérée. Et puis, dans l'atmosphère de la bibliothèque, les corps sont figés, il n'y a pas de mouvements (le garçon qui vient chercher ou qui ramène les consommations, les allées et venues des clients). Les visages sont tous tournés dans la même direction (l'animateur), les chaises que j'avais pourtant au préalable dispersées, organisées en grappes, se sont spontanément rassemblées en presque cercle, symbole de l'entre soi que le café philo veut précisément briser. L'absence de table encourage cette disposition classique si étrangère à ce que je souhaite.

J'ai pourtant fait mon possible pour restituer l'esprit du café philo, qui était un peu là mais pas vraiment là. Nous avons commencé par une chorale (madame la directrice et ses collaboratrices, en vignette 1, assistées par Kenny à la sono) qui a interprété la chanson de Ray Ventura et ses collégiens, "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?" (la question du jour). Mais j'ai senti le public pas très sensible à la musique, trop timide. A la fin, rebelote, version Johnny Halliday : j'ai failli proposer à madame la directrice une danse endiablée au milieu de la sage assistance, mais moi-même je n'ai pas osé. Esprit du café philo, es-tu là ?

3 commentaires:

Arthur Nouaillat a dit…

De plus, la jeunesse n'était pas au rendez-vous.

Emmanuel Mousset a dit…

La jeunesse a mieux à faire, et elle a raison. Il faisait beau, elle batifolait, c'est très bien comme ça. Et puis, les vieux étaient là, n'est-ce pas l'essentiel ?

Citoyen a dit…

Bah, pour éviter la formation d'un cercle, mettez des tables !

Et si vous cherchez vraiment à parler aux esprits, nous les ferons tourner pour vous ;-)