dimanche 20 mars 2011

Philo à l'EPIDE.



Une nouvelle conquête est à mettre à l'actif de mes cafés philo : l'EPIDE, établissement public d'insertion de la Défense, qui regroupe des jeunes en difficultés, dans un cadre très strict, d'inspiration militaire. Les responsables m'ont sollicité pour organiser chaque mois une séance de café philo, dans un coin de la cafétéria, la participation étant volontaire. La première, c'était jeudi dernier.

Comment ça s'est passé ? Assez bien de mon point de vue, qui n'est que secondaire, car ce qui compte dans ce genre d'activités, c'est l'avis des participants : ont-ils passé un bon moment ou pas ? Est-ce que la manifestation leur a été utile ou non ? Ont-il envie de revenir ? Les réponses à ces trois questions décideront de l'avenir du café philo à l'EPIDE. Mon impression, c'est qu'ils ont aimé, et certains me l'ont dit. Mais entre ce qu'on dit sur l'instant et ce qu'on fait par la suite, il y a souvent un écart. J'attends donc ce qu'il va en advenir ...

Mon souci, sur le fond, c'est que les échanges ne sont pas si éloignés de ceux qu'ils pourraient avoir entre eux, hors de ma présence. Est-ce que je leur apporte vraiment quelque chose de plus ? Il me semble tout de même que oui, du moins à certains moments. J'ai surtout retenu leur réflexion autour du respect envers l'animal, dont la tonalité était réellement philosophique : le respect est-il spécifiquement humain, impliquant la conscience, le langage et la raison, ou bien peut-il être élargi aux autres créatures, pourquoi pas aux plantes et aux objets ?

Autre souci, sur la forme cette fois-ci : mes loulous n'ont pas la discipline du micro, s'interpellent facilement, deviennent bruyants plus qu'il ne faudrait. Ça ne me dérange pas fondamentalement : la philosophie n'est pas une pieuse cérémonie dans le silence et l'échange bourgeois. Mais voilà : à l'EPIDE, je suis dans un univers qui a érigé la rigueur et la discipline en lois. Je ne voudrais pas encourager au désordre, même philosophique. J'en aviserai les responsables et nous ajusterons.

Aucun commentaire: