mercredi 23 mars 2011

Le soleil et la mort.





"Il y a deux choses qu'on ne peut pas regarder en face : le soleil et la mort", dit l'adage de l'Antiquité. Cet après-midi, à Cambrai, devant l'UTL, il y avait les deux : le soleil et la mort. Il faisait beau et chaud, le sujet était la mort. Pourquoi donc l'auditoire était-il plus agité qu'à l'ordinaire ?

A cause du soleil, de la chaleur ? Les élèves réagissent souvent ainsi au printemps. Mais là, ce sont des adultes d'un âge avancé. La mort peut-être ? C'est un thème qui dérange, qui trouble, qui fait peur : s'agiter est une façon de résister, de refouler. C'est du moins l'explication que me livre un participant à la fin. Nous avons terminé en ayant une pensée pour Pierrette Leblon, disparue il y a quelque temps et à laquelle j'avais consacré un billet.

Les quatre textes (vignettes 3 et 4) sont numérotés dans l'ordre décroissant de mes préférences. J'ai découvert cette magnifique méditation de Jankélévitch ("Ce qui a été ne peut pas ne pas avoir été"). Montaigne n'est pas mal non plus : "Il est incertain où la mort nous attende : attendons-la partout. La préméditation de la mort est la préméditation de la liberté : qui a appris à mourir, il a désappris à servir ; le savoir mourir nous affranchit de toute sujétion et contrainte". Epicure est classique et scolaire, mais bon à prendre : "Celui des maux qui fait le plus frémir n'est rien pour nous, puisque, tant que nous existons, la mort n'est pas, et quand la mort est là nous ne sommes plus".

Vignettes 1 et 2 : 16h30, les étudiants se lèvent et partent.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et la vérité ?

Emmanuel Mousset a dit…

La plupart des hommes peuvent la regarder en face.