dimanche 20 mars 2011

En ces temps-là ...

Jacqueline, étudiante à l'UTL de Cambrai, participante au café philo de cette même ville et lectrice assidue de ce blog, a bien voulu me transmettre sa réflexion par courriel, que je me permets de vous soumettre, après autorisation de sa part. Ces pensées seront profitables à tous, j'en suis certain. Et Jacqueline peut continuer à me communiquer ses impressions et remarques, ce dont je la remercie.


Après le cours de philo "UTL" et après le "café philo", je suis toujours prise d'une envie d'écrire que je réfrène aussitôt. Cet après-midi, impossible de faire quelque chose d'utile.
Pour me distraire, je me suis offert la lecture des œuvres complètes " une heure, un prof de philo" par "Emmanuel Mousset". Je vous en recommande la lecture. On apprend beaucoup en s'amusant et même cela fait réfléchir. J'ai appris beaucoup de choses sur le métier d'enseignant et en particulier sur votre spécialité.

J'ai aussitôt eu la tentation de faire des comparaisons avec "mon temps". "En ces temps là" tous les enseignants étaient, ( surtout dans les collèges), moins bourrés de diplômes, avec des classes moins "chargées", mais très dévoués et les "numéros" dans les classes rarissimes retournaient dans le "primaire" où ils étaient "dressés", décrochaient le certif et trouvaient du boulot.

J'ai essayé de comparer avec mes 10 années passées au collège Fénelon de Cambrai (onzième à la seconde) et mes deux ans au Lycée St Just de Lyon à l'issue desquelles j'obtins, à 17 ans, un bac "série philo-sciences" mention bien mais dont je ne tirais aucune vanité car j'étais dans les "normes" de l'époque(1944). Le nombre de "reçus" n'avoisinaient que les 66 % bien que l'absentéisme n'existât pas... De toute façon, les parents ne supportaient pas les échecs.


A vous lire, je n'aurais probablement pas obtenu ce résultat si vous aviez été mon correcteur en "philo"... Je n'avais pas beaucoup d'idées personnelles, préférant me réfugier dans la littérature, à la bibliothèque St Jean, au pied de Fourvière où j 'oubliais le froid, la faim et la peur. "En ces temps là", je ne faisais pas de fautes de syntaxe ni de fautes d'orthographe, ce qui valait mieux si je voulais obtenir "la moyenne"... Je ne pense pas qu'un devoir de philo obtenait souvent 14 ou 16! Pourtant à "St Just", il y avait des tas de "parisiennes", filles "d'intellectuels de gauche", réfugiés à Lyon et des filles de la grande bourgeoisie lyonnaise. Elles étaient très "cultivées" et m'ont fait découvrir le théâtre, la musique classique dont j'ignorais pratiquement tout jusque là.

Encore quelque lignes...mais vous avez l'habitude de lire les (obligatoirement) longues dissertations de vos élèves. Je viens de "réserver" pour le prochain "café philo".Voici mes critiques qui n'engagent que moi. Monsieur Cotteau m'a semblé moins "à l'aise". Les intervenants du public ont été plus timides et plus rares que la première fois. Je ne pense pas que votre présence en soit la cause. Par contre j'ai trouvé trop nombreuses, longuettes, style cours magistral ou conférence "haut niveau" les interventions des "universitaires". Peut-être plus "haut niveau"...C'était moins vivant, à mon humble avis.


Bien sincèrement.

JS

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