jeudi 24 février 2011

IFSI en folie.



En début d'après-midi, j'ai passé une heure trente devant les étudiant(e)s en 1ère année de l'IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers), à l'hôpital de Saint-Quentin, où je me rends de temps en temps. Thème de mon intervention : "Le normal, le pathologique et la folie : approche philosophique" (vignette 1 et 2, mes notes, un peu embrouillées, mais je m'y retrouve !). Je reconnais quelques lycéen(ne)s que j'avais l'an dernier. 140 infirmières dans l'amphi devant moi : si j'ai un malaise ou un quelconque problème de santé, je suis sauvé !

Face à un tel public, nombreux et rapidement dissipé, qui a pris parfois avec d'autres intervenants de mauvaises habitudes, il faut être clair dès le début : pas de bordel, tout le monde écoute ! D'expérience, je sais aussi que les belles déclarations liminaires ne sont rien sans un exemple juste après. Ça tombe bien, je repère très vite une étudiante qui sourit et qui parle comme si je n'étais pas là : sévère remontrance publique, pour rappeler à tout le monde que je ne plaisante pas. Bon, le silence et la concentration n'ont pas tenu une heure trente, mais l'essentiel a été préservé et l'attention plutôt bonne. Quant à moi, j'ai rempli mon contrat horaire à la minute près, ce qui n'est pas toujours le cas.

En introduction, j'ai interrogé ce que nous dit le langage courant de la folie, à travers des expressions révélatrices (péter les plombs, perdre la boule, avoir un grain ou au contraire une case qui manque ...). Puis j'ai divisé ma conférence en trois parties : d'abord une approche très générale, le vécu de la folie ordinaire, ensuite un détour historique, de l'antiquité jusqu'au monde moderne, enfin la situation actuelle, la perception contemporaine de la normalité et de la folie. J'ai conclu par une défense de la folie comme oeuvre civilisatrice, dans l'art, la religion, la politique, mais aussi dans l'existence individuelle, dans l'amour par exemple, amour fou bien sûr.

4 commentaires:

Aramis a dit…

Dites donc, quand même : c'est grave que des étudiants en 1ere année d'IFSI ne sachent pas se tenir durant une conférence.

Ils seront comment quand ils seront infirmiers ?

Emmanuel Mousset a dit…

On voit que vous n'avez jamais été étudiant ...

jedispasmonnompourpasquonreconnaisseluniversite a dit…

en même temps , Je suis en faculté de lettres , et alors qu'avec une partie de mon groupe ,on venait se plaindre des batailles de gommes (CARREMENT ) dans la classe , le directeur de l'université a sorti " oh ,c'est pas grave ,même en master ,on a pire" ... oui , dans mon université , y a bien des masters en département lettres ..... master enseignement .
préparant le CAPES.

Emmanuel Mousset a dit…

Quand j'étais étudiant, il y a 20 ans, j'ai assisté à des cours en amphi, 300 personnes, où une bonne centaine parlaient, sans gêne aucune, alors que de grands professeurs de réputation internationale s'exprimaient. J'étais choqué. Qu'un étudiant s'ennuie, veuille parler, je comprends, mais alors il quitte l'amphi, il ne nuit pas aux autres par d'incessants bavardages.

Cette désinvolture m'a scandalisé, je me suis juré que devenu enseignant je ne la tolérerais pas. Aujourd'hui, y compris dans mes activités associatives, j'interdis cet insupportable dédain qui consiste à être quelque part sans y être vraiment, à se comporter ailleurs comme si on était chez soi.