jeudi 23 décembre 2010

Rêve de prof.



Vous vous souvenez que mes précédentes vacances avaient été un peu, juste un peu chagrinées par une inspection prévue pour la rentrée. Je connais maintenant le résultat, je vous le communique (voir vignette). Ce document n'est pas secret, ni discret, ni confidentiel. J'en ai fait d'ailleurs la lecture à la classe que j'avais lors de l'inspection.

On se demande souvent ce que vaut un prof, et on a raison. Je n'envisage qu'une seule réponse légitime, fiable, celle de l'inspecteur. Après bien sûr l'avis des élèves, qui sont les premiers concernés et sans doute les meilleurs juges en la matière, et le point de vue administratif du chef d'établissement.

En publiant ce rapport d'inspection, je songe aussi aux parents, dont j'ai toujours pensé qu'ils avaient un droit de regard sur ce que font les enseignants devant leurs enfants. A condition que ce droit soit strictement défini et n'encourage aucun excès.

N'attendez pas de moi que je commente les propos de mon inspecteur. Son rapport est comme une décision de justice : je peux en débattre avec lui avant, mais elle s'impose après et n'a pas à être discutée. Ce que j'admets sans peine, puisque je me reconnais parfaitement dans ce qu'il a écrit.

J'ai tenu aussi à vous en informer, au moment où nous apprenons que les candidatures aux concours subissent une chute vertigineuse, comme le quotidien Le Monde l'a hier révélé. Le métier de prof ne fait plus rêver, n'attire plus. Qu'on y prenne garde : ce constat est dramatique pour une nation, quand la profession qui est chargée d'élever le niveau de connaissance et d'intelligence de la population séduit beaucoup moins.

En révélant mon rapport d'inspection, je veux aussi confesser que j'y crois, que je fais confiance à l'institution, qu'il me semble aujourd'hui plus que jamais important de vouloir être enseignant et de recruter des enseignants.

Un moment, au début de ce blog, j'ai voulu l'intituler "Rêve de prof". Et puis j'ai préféré "Prof Story", plus ludique. Mais l'intuition première n'était pas si mal. Si plus personne ne rêve de devenir prof, ce serait un cauchemar ...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est intéressant. Chez nous en Suisse romande, nous travaillons plutôt une approche historique, mais comme les examens du bacs ne sont conçus que par les profs, pour leurs élèves et dan sleur école, nous jouissons de plus de liberté. Cependant, l'envers de la médaille, c'est qu'il faut se renouveler sans arrêt sous peine de passer pour un paresseux : pas de programme officiel à invoquer... Je vous l'ai déjà dit:je regarde assez souvent votre site. J'ai passé un bac français en 1975 avec les manuels de Vergez et Huisman (la Connaissance et l'Action) et j'ai dû me familiariser avec l'approche historique en Suisse. Nous devons être à peu près de la même époque ou bien? C'est un beau métier que le nôtre! Bonnes vacances et bonne année 2011, Monsieur Mousset!

Emmanuel Mousset a dit…

J'ai passé le bac en 1979, et l'épreuve de français un an avant.

Bonne année, cher collègue, et au plaisir de lire vos prochains commentaires !