mercredi 10 novembre 2010

Le meilleur de soi.



Conférence sur "les nouvelles pratiques philosophiques", cet après-midi à l'Université du Temps Libre de Cambrai. J'explique comment se déroule un café philo et les critiques que soulève la formule. A un moment, je dis pourquoi, depuis douze ans, je fais tout ça, café philo, ciné philo et activités dérivées : pas pour philosopher avec autrui, car je doute beaucoup de la pensée collective, je crois fermement que la réflexion est une affaire individuelle, qui se passe exclusivement dans la tête ou en compagnie d'un livre.

Alors pourquoi faire ce que je fais, qui prend du temps, qui réclame des efforts, qui est généralement bénévole ? Parce que je suis un militant laïque de l'éducation populaire. C'est un peu ampoulé et grandiloquent de répondre ça, mais il se trouve que c'est exactement ça ! Je cherche à sortir la philosophie du lycée et de l'enseignement supérieur afin de la rendre accessible à tous, y compris les enfants, les prisonniers, les handicapés mentaux, les pauvres, toute catégorie que je rencontre dans mes cafés philo et que la philosophie généralement exclut.

J'ai une autre raison, plus personnelle : le contact avec autrui provoque en moi beaucoup de pessimisme ; je ne suis pas certain que nous nous apportions mutuellement. En revanche, dans l'échange philosophique, chacun donne le meilleur de lui-même, élève le niveau de l'humanité, dépasse la médiocrité ordinaire. Le café philo est aussi rencontre, découverte et bonification.


Vignette 1 : le plan de ma conférence distribué aux étudiants.
Vignette 2 : le brouillon à partir duquel j'ai fait mon cours.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Si tu aspires à la sainteté !!

Emmanuel Mousset a dit…

Parler de sainteté pour un militant laïque est un peu paradoxal. Aspirer à la vertu, à une philantrophie bien comprise, oui.