samedi 19 décembre 2009

Un rite.


A la veille de chaque vacances, j'accomplis un rite, immuable depuis que je suis à Henri-Martin, c'est-à-dire depuis que je suis enseignant. Je me rends au CDI pour emprunter quelques livres en vue de mes congés. Bien sûr, je le fais aussi, régulièrement, tout au long de l'année. Mais là, juste avant et pour les vacances, le sens est différent. Ce sont mes lectures de loisirs, même si le travail s'y mêle aussi un peu.

Et puis, il faut que je vous décrive le rite jusqu'au bout. J'aime vaquer dans les rayons et choisir au hasard, en quête d'une découverte. Je cherche à me laisser surprendre par une trouvaille. J'ai l'esprit libre, je ne prémédite rien. Ce n'est pas l'intérêt qui me guide mais la pure curiosité. Ce qui fait d'ailleurs que je prends le risque, qui n'est pas considérable, d'être déçu.

Une simple couverture, agréablement présentée, peut me séduire, ou un titre accrocheur. Ce qui signifie que je ne lis pas nécessairement tout ce que j'emprunte à la bibliothèque de mon lycée. Je la connais depuis quinze ans, c'est comme une vieille épouse ou une ancienne maîtresse, je ne m'en lasse pas, elle m'apprend toujours quelque chose.

Hier, en rentrant chez moi, je n'étais pas mécontent, j'ai eu la main plutôt heureuse ( voir en vignette). Mon premier est mon préféré, Naufragé volontaire de Bombard, que j'avais depuis longtemps l'intention de lire. L'histoire d'un homme seul dans un radeau sur l'océan, c'est fascinant. Déformation professionnelle oblige, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre un bouquin de philo, de Kierkegaard, un auteur que je connais très mal, un existentialiste chrétien. Et puis, boulot oblige, j'ai pris un ouvrage qui m'avait littéralement emballé il y a vingt ans, une étude sur le phénomène de la rumeur, un essai qui est une référence dans le genre, que j'ai pris parce que je dois préparer une conférence sur le sujet pour la rentrée.

A part ça, j'ai quelques autres lectures qui m'attendent à la maison : un Matzneff à terminer, un Dostoievski à commencer (L'Idiot, sachant que je n'ai jamais pu finir de ma vie un ouvrage de cet auteur !), quelques bouquins sur l'orthodoxie, la relecture de L'Ethique de Spinoza (première et dernière partie, entre les deux je picorerai). Et je ne vous parle même pas de la pile de magazines en retard de lecture ... Pourquoi aller au ski ou réveillonner quand il y a tant à faire chez soi, autrement plus important que ça ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout dépend du degré d'importance qu'on accorde au ski, aux réveillons, et au travail...
Tout dépend donc de sa propre philosophie de vie.

Emmanuel Mousset a dit…

Quelle importance voulez-vous que j'accorde à deux tiges plantées dans la neige et à une dinde aux marrons ?

Anonyme a dit…

Le ski ne se limite pas à "deux tiges plantées dans la neige", tout comme les réveillons "à une dinde et aux marrons"!
Faire du ski, c'est aussi et surtout s'offrir une coupure et prendre du temps pour soi.
Réveillonner, ce n'est pas porter de l'importance à ce qu'on mange mais au moment passé avec d'autres personnes qu'on apprécie.
Mais je le répète, tout dépend de SA manière de voir les choses.