mardi 15 décembre 2009

Pour ou contre.




C'est la période des conseils de classe. Ce soir, celui des Scientifiques semblait justifier la réforme des lycées qui se prépare. Quelques élèves ont d'excellentes notes dans les matières littéraires et de piètres résultats en sciences. Voilà le résultat de la fameuse voie royale qu'est la série S : les familles y poussent des enfants dont les talents s'exerceraient volontiers ailleurs. Mais puisqu'on leur a dit que tous les bons élèves allaient en S ...

En revanche, les défenseurs de la réforme utilisent parfois de faibles arguments. Dimanche soir, à la télévision, sur la troisième chaîne, tard en soirée, un député, ancien recteur des universités, a affirmé tout de go que les scientifiques désertaient l'histoire parce que cette matière n'était que de coefficient trois au bac, que la moitié d'entre eux seulement assistaient aux cours. Je n'ai pas besoin de statistiques pour savoir que c'est faux.

Je prends l'exemple de la philo. Le coeff est lui aussi de trois au bac. Il n'empêche que mes élèves bossent leur philo et sont présents en cours (comment pourrait-il en être autrement ?). Hier, je les ai surveillés lors du bac blanc. Pendant quatre heures, ils ont réellement disserté. Bien sûr, ils ne travaillent pas autant ma discipline que les autres, à forts coefficients. Mais c'est normal, je les comprends. Pour ou contre la réforme d'accord, mais prenons les bonnes raisons, pas les mauvaises ou les fausses.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Au lieu de supprimer l'histoire en terminale S, ne vaudrait-il donc mieux pas améliorer l'orientation des élèves en informant davantage les familles par exemple, et surtout en valorisant réellement les sections littéraires, pour ainsi faire évoluer positivement leur "réputation" auprès des structures qui accueillent les bacheliers?

Emmanuel Mousset a dit…

Tout cela a déjà été essayé, mais les préjugés ont la vie dure. La meilleure information est une fausse bonne idée. Les familles bien informées n'ont pas besoin d'en savoir plus, les familles dans l'ignorance ne cherchent pas à savoir. Les mentalités évoluent difficilement. Seul le changement des structures peut avoir des effets.