lundi 14 décembre 2009

Par la fenêtre.


Je ne suis pas encore en vacances, mais j'ai l'impression. Pourquoi ? Parce que les cours sont suspendus cette semaine, à cause du bac blanc (il y en aura deux cette année, maintenant et avant Pâques). Je surveille. Ce n'est pas du tout la même chose qu'enseigner. Et en surveillant, je corrige les copies du devoir surveillé des Littéraires de samedi dernier. J'ai presque terminé. Ils les auront avant de partir.

Ce matin, au début des quatre heures d'épreuve, j'ai regardé par la fenêtre. C'est rare chez moi, chez tout prof je crois. On est complètement pris par le cours et la classe. Il n'y a que les élèves paresseux qui se perdent dans le paysage et le ciel. Aujourd'hui c'était moi. Parce que la vue était belle. La nuit encore là mais le soleil qui se lève, la basilique de Saint-Quentin (on ne voyait qu'elle ! ) apparaissait en ombre chinoise.

Devant elle, le lycée privé Saint-Jean, avec ses salles allumées où l'on voyait élèves, prof et tableau noir, ressemblait à une maison de poupée (établissements public et privé se font face !). D'habitude, je ne remarque pas tout ça, quinze ans que je suis là. Ce matin, je ne voyais que ça, j'étais absorbé par ce paysage.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

15a,
c'est trop,
il va falloir songer à aller voir ailleurs.

Emmanuel Mousset a dit…

Je me suis moi aussi fait cette réflexion, régulièrement. Mais je ne crois pas à "l'ailleurs". Ici ou là, un lycée reste un lycée, les êtres humains des êtres humains.

Ancien élève a dit…

Il y a quelques années vous m'aviez engueulé car je regardais pas la fenêtre. Pourtant j'étais quand même absorbé par votre cours. J'avais trouvé ça injuste.
Ceci dit, maintenant je me rends compte que le fait de regarder par la fenêtre me mettait dans un état d'esprit de "passivité", même si j'écoutais le cours.

Emmanuel Mousset a dit…

Mettez-vous, si c'est possible, à la place d'un prof ou de n'importe quel intervenant : un participant regarde par la fenêtre, comment faut-il l'interpréter ? Concentration sur ce qui est dit ou insouciance, vagabondage de l'esprit ? Rationnellement, je choisis plutôt la seconde hypothèse.

Et puis, supposons encore que chaque élève fasse de même, regarde par la fenêtre. Conséquence : impossible de faire cours !

Donc, quelques années après, l'engueulade est toujours justifiée. Mais ce n'est pas grave : un prof c'est fait aussi pour gueuler et les élèves pour se faire engueuler. C'est le prix à payer pour une ambiance de travail.

Anonyme a dit…

par contre regarder par la fenêtre ,c'est plus le fait d'un éléve "lunaire , le rêveur" que celui d'un "paresseux"