jeudi 17 décembre 2009

Blanc comme neige.




J'ai bien cru ce matin que le bac blanc, qui est entré dans son troisième jour à Henri-Martin, allait se transformer en bac neige ! Les premiers flocons sont arrivés, une mince couche est tombé, il fait un peu plus froid que ces derniers temps, mais comme partout en France, on ne parle que de ça, on s'inquiète, on se demande ce qu'on va faire, on est dans le désarroi pour pas grand-chose. Heureusement, les absents n'étaient pas si nombreux, bien que les transports scolaires aient été suspendus : neuf sur deux classes surveillées.

J'ai voulu rendre aux Littéraires, avant leur départ en vacances, leurs copies corrigées du devoir sur table du début du mois. Ce n'est pas mal du tout pour une première. Observez l'échelle des notes (à droite le nombre de copies, à gauche l'évaluation) : il y a une répartition très régulière, pas d'engorgement, c'est un excellent signe. Bien sûr tout le monde n'a pas la moyenne, tout le monde n'accède pas à un bon résultat. Mais c'est impossible. Une bonne classe n'est pas faite de surdoués mais d'une grande diversité. C'est elle qui permet à tous d'éventuellement progresser.

6 : 1
8 : 2
9 : 3
10 : 3
11 : 2
12 : 3
13 : 4
14 : 3
15 : 1
16 : 3
17 : 2

J'en ai aussi profité pour leur donner le sujet de janvier (vignette 1), je ne veux pas les laisser inactifs pendant les vacances ! Une élève s'est exclamée, lisant les questions de dissertation : "vous n'y êtes pas allé de main morte !" C'est toujours la même réaction en philo : les sujets paraissent difficiles. Mais c'est de la philo ! Personne ne s'étonnerait de la complexité d'un sujet de maths. Et puis, à bien y réfléchir, ces deux questions ne sont pas si difficiles que ça ...

Hier, pour la deuxième fois de l'année scolaire, je suis retourné à la Maison du Sophora de Gauchy, qui accueille des traumatisés crâniens, afin d'animer un café philo (vignette 2). Les résidents avaient choisi le sujet, qui ne m'a pas surpris : la solidarité. Avec le respect, c'est l'un des thèmes qui a le plus la cote ces dernières années. L'animation n'a pas été au début facile, les interventions venaient difficilement, ça ne prenait pas trop .

Chez ces personnes plus que chez d'autres, la parole n'est pas toujours facile, il faut aller chercher les mots qui ont du mal à s'exprimer. L'une d'entre elles, privée de langage, montrait les lettres sur une tablette pour faire ses phrases. Tout ceci est pour moi assez émouvant : constater que la pensée se fraie un chemin même quand les mots manquent, que la parole défaille, que le langage se dérobe. Comme si la pensée était la plus forte.

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