mardi 3 novembre 2009

Un géant nous a quittés.


C'était le dernier des géants, en philosophie s'entend. L'avant-dernier, dont nous fêterons l'an prochain les trente ans de la disparition, c'était Jean-Paul Sartre. Moins connu du grand public mais tout aussi important, Claude Lévi-Strauss s'est éteint aujourd'hui.

"Je hais les voyages et les explorateurs". Ce sont les premiers mots de son plus grand ouvrage (en vignette), avec ce paradoxe qui annonce toute véritable pensée : il allait au bout du monde et détestait voyager ! Qu'est-ce que Lévi-Strauss a apporté de nouveau à la philosophie ? l'anthropologie des peuples primitifs. Là où avant lui on ne voyait que d'aimables ou cruels sauvages, il a mis à jour des civilisations et des sociabilités aussi complexes, aussi intéressantes et aussi honorables que les nôtres occidentales.

Lévi-Strauss nous a permis de rompre avec l'européocentrisme et son progressisme niais, l'idée que la modernité était supérieure à l'archaïsme. Quand on constate de quoi a été capable la modernité au XXème siècle, ce doute n'était pas inutile. Lévi-Strauss nous a appris à vivre avec ce concept et cette réalité qui nous donnent tant de mal : la différence.

Un géant nous a quittés. D'autres viendront, sur le long chemin de la philosophie.

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