samedi 10 octobre 2009

Une belle histoire.

C'était dimanche dernier. Je ne vous en ai pas parlé parce que je n'en croyais pas mes yeux. Ou plutôt c'était trop beau pour que j'y crois, pour que je vous en fasse part immédiatement. J'ai voulu garder ça quelques jours pour moi. Quoi ? Un message provenant de Facebook et que j'ai réceptionné ce dimanche-là. Je me méfie des dimanches, ce ne sont pas des jours comme les autres, l'esprit est relâché, un peu rêveur. Je pouvais me tromper ou on pouvait me tromper. Tout pourtant était vrai, très beau et très vrai. Une histoire d'enseignants bien sûr, mais aussi une histoire de vie et d'êtres humains.

Je vous raconte. Dimanche dernier donc, je reçois un message d'une certaine Anne-Marie, qui croit me connaître et surtout me reconnaître. Car elle m'a vu la première fois ... il y a quarante ans ! Et moi, trop petit alors, je ne me souviens de rien. C'est une cousine éloignée, qui s'est aussi éloignée de mon Berry natal et de ma famille. Jusque là, rien de bien extraordinaire : avec internet, ce genre de retrouvailles, autrefois impossibles ou difficiles, sont devenues fréquentes. Je découvre simplement que j'ai une cousine que je ne connaissais absolument pas.

Mais c'est là que tout commence. Devinez son métier ? Prof de philo bien sûr ! Je pensais que j'étais le seul dans la famille, même éloignée. Généralement, un prof de philo, on en entend parler. C'est comme si on avait un prêtre parmi ses proches. Mais la surprise ne s'arrête pas là. Ma cousine enseigne en Picardie, dans mon académie ! Ce qui signifie que depuis quinze ans que j'y suis, j'ai dû la croiser à de nombreuses reprises dans les réunions professionnelles, stages ou commissions du bac. Peut-être même avons-nous échangé quelques mots sans savoir qu'on s'étaient il y a quarante ans rencontrés et qu'on appartenaient à la même famile. Ça me rend tout chose ...

Et j'ai gardé le meilleur, le plus incroyable pour la fin : savez-vous dans quel établissement ma chère cousine a enseigné à la fin des années 70 ? Vous pressentez la chute de cette "belle histoire", comme elle la qualifie elle-même dans son courriel : au lycée Henri-Martin, là où j'enseigne moi-même depuis quinze ans. Quelle formidable coïncidence, quel heureux hasard ! Je n'en reviens pas.

J'en deviendrais presque superstitieux, mais d'une superstition joyeuse, comme lorsqu'on découvre un trèfle à quatre feuilles ou un fer à cheval. Serait-ce un signe de je-ne-sais quel destin ? Peut-être, à vous de réfléchir à cette belle histoire. En attendant, j'ai hâte de rencontrer cette chère cousine, ce témoin de mon propre passé, qui me ressemble un peu puisqu'elle aussi mène des activités extra-scolaires. Une bien belle histoire, vous dis-je.

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