mercredi 16 septembre 2009

Exercices.

Mon collègue de philo a donné un exercice sur table à ses élèves (c'est l'un de ses élèves qui me l'a dit). Je ne fais pas ça. Je devrais peut-être. Le problème, c'est que dans notre discipline, il n'y a que deux exercices au bac, pas trois : la dissertation et le commentaire. Certes, rien ne m'empêcherait de faire des petits tests de connaissances sur des auteurs. Mais ce n'est pas l'esprit de la philo en classe de Terminale, où l'on privilégie la réflexion personnelle.

Bien sûr, je pourrais entraîner mes élèves à faire une introduction, une recherche d'idées, une argumentation, une analyse d'exemples, un développement de références, une conclusion. Peut-être qu'un jour j'y viendrais. Ce qui me freine, c'est que ce type de travail, s'il est noté, déforme un peu le niveau réel de l'élève.

Ce que je veux dire, c'est qu'on peut fort bien réussir une intro et rater tout le reste, trouver des idées et ne pas savoir les exploiter, développer un exemple mais en faire un mauvais usage, maîtriser une référence qui ne soit cependant pas pertinente. Bref, et c'est une règle d'or de la philo, une dissert ou un commentaire de texte sont des touts qu'on juge en tant que tels et pas par morceaux.

Une conclusion peut rattraper un développement dont le sens ne s'impose pas immédiatement à la lecture. Dans le développement, un bon passage équilibre une mauvaise partie. C'est la grande justice de l'épreuve de philo : si on échoue ici, on peut compenser ailleurs. L'évaluation sera nécessairement générale. Donc je tiens à respecter les deux formes canoniques des exercices, je me refuse à les démembrer. Mais je reconnais que ça se discute.

Ce que je fais en revanche, et c'est le cas en ce moment, c'est de dicter à mes élèves un modèle d'introduction, de conclusion et de partie argumentée, pour qu'il comprenne ce qu'on leur demande et qu'il s'en inspire. Car leur difficulté, c'est le passage à l'écrit. Dans l'idéal, un bon prof de philo devrait moins parler et les élèves plus souvent écrire. Ceci dit, ce n'est pas évident à organiser.

5 commentaires:

Arthur Nouaillat a dit…

Vous donnez aussi à vos élèves des commentaires de textes à faire ?

Emmanuel Mousset a dit…

Oui bien sûr. Mais à partir d'octobre seulement. Au début, je choisis de me concentrer sur la dissertation. On ne peut pas tout faire en même temps.

Anonyme a dit…

Les méthodes sont différentes il est vrais entre vous et monsieur... pour autant le but est le même la réussite de l'examen de fin d'année.
Malgré tout aprés avoir étais un an dans un systéme il est trés difficile de comprendre le but de l'autre méthode même si elle est tout autant intéréssante. Rien ne vaut les bon cours théatralisés pour s'inviter dans la réflexion.

Emmanuel Mousset a dit…

Insinuez-vous que je serais comédien ?

Anonyme a dit…

Non j'affirme que votre forme de faire les cours est trés intéréssante et que vous avez rendre n'importe quel débat vif et sympathique.