samedi 29 août 2009

Les matins d'hiver.

J'ai reçu hier soir un très joli cadeau, j'aimerais ce soir, à mon tour, vous en offrir un, qui s'adressera à votre mémoire. Puisque nous sommes à quelques jours d'une rentrée qui verra douze millions d'enfants et d'adolescents rejoindre les chemins de l'école, je voudrais l'évoquer, cette école, en vous rappelant une chanson, très populaire. C'était peut-être il y a longtemps pour vous, ce n'est pas si vieux pour moi, 1972, une année où je n'étais plus vraiment un enfant et pas encore un adolescent. J'écoutais cette chanson de Gérard Lenorman qui me plaisait tant : Les matins d'hiver.

Elle me plaisait parce que je m'y reconnaissais, parce que je me voyais moi aussi "quand je marchais à côté de mon frère sur le chemin des écoliers". Aujourd'hui, je suis séduit par la nostalgie qu'elle provoque en moi et par sa grande vérité. Car c'est aussi une chanson qui dépeint la dureté de l'école, "où le maître nous séparait", où "l'on ne pouvait plus se parler", où l'on voyait des "visages tristes". C'est ainsi, c'est l'école, le travail, la vie. Allez sur Deezer rechercher cette très belle chanson, cet hommage un peu cruel à l'école, dont je vous offre le texte :

Je me souviens de ces matins d'hiver
Dans la nuit sombre et glacée
Quand je marchais à côté de mon frère
Sur le chemin des écoliers
Quand nos membres, encore tout engourdis
De sommeil, grelottaient sous les assauts du vent
Nous nous battions à grands coups de boules de neige
En riant

Nous arrivions dans la salle de classe
Où le maître nous séparait
Nous retrouvions chaque jour notre place
Et l'on ne pouvait plus se parler
Puis bercés par les vagues d'une douce chaleur
Que nous prodiguait le vieux poêle
Nos esprits s'évadaient pour se rejoindre ailleurs
Vers des plages

Où il fait toujours beau, où tous les jours sont chauds
Où l'on passe sa vie à rêver
Sans songer à l'école, en pleine liberté,
Pour rêver

Je me souviens de l'odeur fade et chaude
De notre classe calfeutrée
Des premières lueurs pâles de l'aube
A travers les vitres givrées
Je revois les yeux tendres et les visages tristes
Qui autour de moi écoutaient
Et pendant les leçons dans mon coin je rêvais
A des îles

Ces paroles sont de Richard et David Seff. Quand vous écouterez Lenorman les interpréter, vous songerez, comme moi, à ces douze millions qui s'apprêtent à rentrer.

9 commentaires:

Arthur Nouaillat a dit…

Je viens de l'écouter sur Deezer, c'est une belle chanson mais qui donne une image froide de l'école.

Emmanuel Mousset a dit…

Pas si froide que ça. Il y a aussi une forme de tendresse qui se dégage et, comme je l'ai dit, la douceur de la nostalgie. Cette chanson n'aurait pas été ainsi écrite si l'école avait été un enfer. Mais il est vrai aussi qu'il y aura toujours une froideur de l'école, nécessaire, utile, vertueuse.

Anonyme a dit…

Erratum :
Où il fait toujours beau, où tous les jours sont chauds
Où l'on passe sa vie à JOUER (et non à rêver)

Anonyme a dit…

Pour une vision plus moderne et très réaliste de l'éducation nationale, écoutez ce slam de 2 009 ici, pour le clip : http://www.grandcorpsmalade.com/accueil.htm
ou sur Deezer en cherchant "Education nationale" de Grand Corps Malade.

Emmanuel Mousset a dit…

L'erreur est humaine. Jouer, rêver, n'est-ce pas un peu la même chose ?

Anonyme a dit…

Mais c'est bien parce que l'erreur est humaine, que je vous ai signalé celle-ci comme vous auriez pu le faire vous-même si vous vous en étiez rendu compte.
Alors, avez-vous écouté le texte de Grand Corps Malade?

Emmanuel Mousset a dit…

Pas encore. Le temps me manque un peu, je prépare ma rentrée.

Anonyme a dit…

jouer, c'est etre acteur

rever, c'est etre passif

Emmanuel Mousset a dit…

Il y a des rêves qui poussent à agir et à se réaliser. Mais je conviens que l'écolier de la chanson n'est pas dans cette disposition.