lundi 8 juin 2009

L'IGA parmi nous.

Mon lycée a depuis le début de la semaine un IGA dans ses murs. Qu'est-ce ? Un Inspecteur Général de l'Administration. Mais encore ? Un fonctionnaire chargé de faire des sortes d'audits des établissements scolaires. Il va un peu partout, observe, questionne, cherche à tout savoir sur la vie du lycée, ses personnels, son fonctionnement, ses résultats. On connaît bien les inspecteurs de notre discipline, qui viennent nous évaluer. On ne connaît pas l'existence de ces IGA. Sans doute parce qu'on n'a rien, en tant qu'enseignant, à en redouter ... ou à en espérer.

J'ai rencontré l'IGA cet après-midi, dans le cadre d'une réunion du Conseil Pédagogique (l'instance qui réunit les responsables des "pôles" disciplinaires : moi, je suis chargé des "sciences humaines"). Comme souvent dans l'Education Nationale, les intitulés impressionnants cachent des réalités plus simples et plus modestes. C'est le cas avec ce Conseil Pédagogique. Mais l'IGA a tenu à s'entretenir avec nous de la vie pédagogique de l'établissement.

C'est un monsieur plutôt sympa, avec le ruban rouge de la Légion d'Honneur au revers de son veston. C'est donc un homme important (c'est fou comment un minuscule morceau de tissu pose un individu). Il fait très "inspecteur", semble à l'écoute et en même temps très déterminé dans ses analyses et ses objectifs. Très organisé aussi : il prend des notes pendant toute la réunion (moi aussi), il a mis sa montre devant lui pour veiller au temps qui passe. C'est bien, j'aime ça.

De quoi avons-nous discuté ? D'un peu de tout, mais surtout de l'accueil des élèves de Seconde, qui viennent pour la plupart de collèges ruraux et qui se retrouvent désorientés en entrant dans un lycée de centre ville. Leurs notes, bonnes jusque là, peuvent alors baisser considérablement et renforcer leur désarroi. Voilà quel a été l'objet essentiel de notre débat, qui m'a beaucoup intéressé. Mais je suis plutôt bon public : j'aime ces interventions extérieures qui bousculent un peu nos habitudes.

Sauf que demain, j'ai un conseil de classe, celui de mes Littéraires, que c'est moi qui préside puisque je suis leur professeur principal : et devinez qui sera présent pour observer tout ce qui se passera ? L'IGA bien entendu ! Le dernier conseil de classe de l'année scolaire est délicat : on y attribue les avis pour le bac, qui sont au nombre de quatre : doit faire ses preuves (quand on pense que l'élève n'aura pas le bac), assez favorable (quand l'élève est méritant et qu'il peut réussir l'examen à l'oral), favorable (quand il sera admis à l'écrit), très favorable (quand l'élève aura une mention).

Bref, demain, j'ai intérêt à faire gaffe, à bien me préparer et à ne pas me planter. Je n'irais pas jusqu'à dire que je mets en jeu l'honneur de mon lycée, mais je m'amuse à penser que c'est tout comme... Pour corser le tout, j'anime demain après-midi deux goûters philo à Beauregard, près de Soissons ... à 70 km de mon établissement. Bref, il ne faudrait pas qu'il m'arrive un mauvais tour sur la route, genre panne automobile. Car là, je serais très mal. Mais peut-être faut-il se lancer ce type de petit défi pour avancer dans la vie ?

2 commentaires:

.nn. a dit…

Des "goûters philo"... J'imagine que ce sont les équivalents de vos cafés philo pour ceux qui ne boivent pas encore de café? Quels esprits irez-vous donc "torturer" demain? Et sur quel(s) sujet(s)?

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne torture personne. Le goûter philo s'adresse aux enfants, généralement dans les écoles primaires. Ce qu'on goûte, ce ne sont pas des aliments ou des boissons, ce sont la réflexion et les idées. Je ne connais pas encore le sujet.