jeudi 18 juin 2009

L, 2ème sujet.

Le langage trahit-il la pensée ?

C'est le sujet que j'aurais personnellement choisi, qui colle bien avec ce que nous avons travaillé en cours. Dans l'introduction, je souligne le lien étroit entre langage et pensée. Je me concentre surtout sur le terme "trahir", qui est problématique puisqu'il signifie à la fois dévoiler et tromper (mais dans la question, c'est essentiellement le premier sens qui est sollicité). Se demander si le langage trahit la pensée, c'est supposer que la pensée se cache, volontairement ou non, et que le langage pourrait éventuellement la mettre à nue. Mais si l'un et l'autre sont en correspondance intime, comment le premier ne dévoilerait-il pas la seconde ?

Dans une première partie, je remarque que le langage est imparfait, trompeur, inapte à exprimer fidèlement la pensée. Il y a donc ici trahison, au sens le plus péjoratif.

Dans une deuxième partie, j'aborde le mensonge, qui est une ruse du langage cachant la pensée véritable, la pensée inavouable. Mais le mensonge est circonstancié. Le menteur, à force de parler, ne finit-il pas par trahir sa pensée ?

Dans une troisième partie, je démontre que le langage ne trahit pas la pensée rationnelle mais qu'il la traduit, car cette pensée cherche à se montrer à travers les mots.

Dans une quatrième partie, je soutiens que le langage trahit surtout ma pensée intime, mes sentiments, émotions, passions, qui sont trop puissants pour être dissimulés par les mots.

Dans une cinquième partie, je me réfère à Freud, sa théorie du lapsus qui trahit, qui révèle la pensée inconsciente.

En conclusion, je réponds que le langage trahit la pensée, mais pas n'importe laquelle et pas n'importe comment.

2 commentaires:

dudule a dit…

Bonsoir,

Merci pour cet aperçu, mais n'est-ce pas spécieux de traiter du mensonge pour ce sujet, même si cela semble cohérent avec votre interprétation initiale de l'énoncé(à savoir que la pensée se cacherait...) ? On pourrait très bien objecter que le sujet porte sur les trahisons du langage, et non sur les prétentions du locuteur. D'ailleurs le mensonge témoigne d'une volonté mais aussi d'une pensée (l'idée menteuse en l'espèce) ce qui constituerait, par conséquent, une réponse à la fois spécieuse (confusion du langage avec le locuteur) et superfétatoire voire dilatoire (le problème de savoir si le mensonge oral rend fidèlement l'idée menteuse restant entier).

Emmanuel Mousset a dit…

Vous avez raison, mais j'essaie de me situer au niveau de mes lycéens et de leur proposer une idée qui colle tout de même avec la problématisation du sujet. Comme je le dis souvent à mes élèves : toute idée est bonne à prendre et à exploiter, pourvu qu'on la relie à la question posée.