jeudi 18 juin 2009

ES, 2ème sujet.

Le développement technique transforme-t-il les hommes ?

Dans l'introduction, je rappelle que la technique est toute puissante, qu'elle transforme en profondeur les sociétés et notre environnement quotidien. Mais sa puissance va-t-elle jusqu'à transformer la nature humaine ?

Dans une première partie, je réponds que moralement non, les hommes ne sont pas rendus meilleurs aujourd'hui qu'autrefois par le développement technique. Le mal, la guerre par exemple sont toujours là, le développement de la technique les a même intensifiés. S'il y a transformation, c'est au sens négatif.

Dans une deuxième partie, je réponds que physiquement oui. Manipulations génétiques, clonage, eugénisme, le développement technique conduit à une nouvelle humanité, pour le meilleur ou pour le pire. J'évoque alors les problèmes que se pose la bio-éthique.

Dans une troisième partie, je réponds que matériellement oui. Grâce au développement technique, les conditions de vie sont plus confortables, ce qui ne peut qu'avoir des effets positifs sur l'existence humaine.

En conclusion, je choisis de retenir que le développement technique transforme les hommes, mais avec des limites. Car quand le développement technique se montre le plus efficace et le plus révolutionnaire dans sa transformation des hommes, c'est la nature humaine qui est remise en cause et qui est menacée de dénaturation et même de disparition.

22 commentaires:

Anne ONIME a dit…

Quand je lis ces sujets, et les propositions de pistes pour les traiter, je me rappelle les raisons pour lesquelles ma mémoire n'a gardé aucun souvenir de mes cours de philo, ni des professeurs qui me les ont dispensés...
Un seul souvenir de la philo : ma note au bac, justement.

Anonyme a dit…

J'ai survolé tes propositions de correction, et rien qu'en lisant "je soutiens que dans l'ordre marchand l'échange est primitif et finalement négatif ", je me dis que le reste ne doit pas être bien mieux. L'échange marchand est d'une part libre, donc on n'échange pas si on n'en retire rien, et d'autre part, on en retire de l'utilité, cf. les bases élémentaires de la micro économie.

Emmanuel Mousset a dit…

Au premier commentaire :

Je suppose que votre note a dû être très mauvaise, d'où le ressentiment que vous avez encore aujourd'hui contre la philo. Il faut à votre âge savoir dépasser ça.

Au second commentaire :

Une dissertation de philosophie ne se réduit pas à une phrase sortie de son contexte. C'est toute l'économie d'une réflexion qu'il faut appréhender. Comme vous l'avez dit, vous "survolez", vous n'entrez pas dans la pensée. Vous planez, en fait.

Anne ONIME a dit…

La note que j'aie eue peut-être considérée de différentes façons. Vous la trouverez sûrement "très mauvaise", en ce qui me concerne, je ne trouve pas qu'elle l'était tant que ça. Je vous la donne, car je n'en éprouve aucune honte : 7/20.
Ne vous inquiétez pas, j'arrive très bien à vivre malgré cette note (heureusement depuis le temps...), et n'en veux aucunement à la philo! Nous ne sommes pas faites l'une pour l'autre, c'est tout.
Je faisais partie des élèves qui ne comptaient pas sur les sciences humaines en général, et LA PHILO EN PARTICULIER pour avoir leur bac, et ma réussite m'a donné raison.

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne suis pas inquiet pour vous. 7 sur 20, ce n'est pas "très mauvais", c'est seulement mauvais. La philo n'est pas fondamentalement une question de note, de bac et de réussite, c'est une dimension de la pensée humaine, à laquelle on adhère ou pas. Généralement, les mauvais n'y adhèrent pas, parce qu'ils sont mauvais. Seraient-ils bons qu'ils trouveraient la philo formidable. Ainsi est la nature humaine.

Anne ONIME a dit…

Arrêtez de m'insulter, alors que vous ne me connaissez pas!
Mais non cette note n'est pas "mauvaise"! Elle peut être mauvaise pour quelqu'un qui excelle en la matière, mais pour moi elle est acceptable.
Cependant je vous rejoins sur la fin de votre réponse. Quand on aime une matière, on y réussit en général, et si on y réussit, on l'aime d'autant plus, et inversement quand l'échec est de mise.

Emmanuel Mousset a dit…

Ce n'est pas insulter quelqu'un que de constater qu'il est, comme vous, mauvais en philosophie. Sinon, on pourrait m'accuser d'insulter mes élèves, puisque je leur dis et que j'écris sur leurs bulletins qu'ils sont mauvais quand ils ont une moyenne de 7 sur 20. Et la connaissance des individus n'a rien à voir là-dedans. Je juge seulement aux résultats.

Mais je peux comprendre que psychologiquement vous versiez dans l'auto-satisfaction, surtout à votre âge. Si vous étiez un élève, je vous le reprocherais sévèrement, parce que ce n'est pas ainsi qu'on peut progresser.

Anne ONIME a dit…

Décidément, vous n'avez guère de tact : après les commentaires abrupts sur ma note, des sous-entendus qui laissent penser que mon âge serait "avancé"!
Est-ce de l'auto-satisfaction qui empêche de progresser, quand on sait qu'on ne peut guère faire mieux?...
Sachez que certains professeurs valorisent, ou du moins encouragent l'élève qui donne le meilleur de lui-même, au lieu de lui dire qu'il est mauvais.

Emmanuel Mousset a dit…

Ce qui m'intéresse en tant qu'enseignant, ce n'est pas mon tact ou votre susceptibilité à fleur de peau, c'est la vérité et l'efficacité de mon enseignement. Quand un élève est mauvais, il faut le lui dire et lui donner les moyens de ne plus l'être ou de moins l'être, en l'encourageant à progresser.

Jai bien conscience que nous vivons une époque où les mots doivent être enveloppés dans de la soie pour être prononcés. Nous sommes dans la société de l'euphémisme. Il y a quelques semaines, j'animais à Soissons un café philo sur le thème du cancer. Une dame m'a reproché d'utiliser le terme de "cancéreux", qui probablement devait lui sembler manquer de "tact". Elle m'a sommé d'employer l'expression "personne atteinte d'un cancer". Voilà la novlangue du monde contemporain. Permettez-moi de ne pas y adhérer. Pour moi, un mauvais élève est un mauvais élève (dites-moi d'ailleurs quels mots je devrais utiliser pour le désigner ?).

Et pour calmer votre susceptibilité, je vous dirais bien haut et bien fort que lorsque j'étais lycéen, j'étais un TRES MAUVAIS ELEVE en langues et en maths. Vous voyez, je l'ai dit, je suis toujours debout, je ne suis pas mort. Et ça ne m'a pas empêché de devenir prof !

Entre anciens mauvais élèves, vous et moi, nous devrions nous comprendre !

Anonyme a dit…

Un peu de calme Mister Mousset.

Emmanuel Mousset a dit…

Je n'ai jamais été aussi calme, de ce calme qui signale les grandes certitudes.

une PE a dit…

A-t-on réellement besoin de dire à un élève qu'il est "mauvais"? Je ne le crois pas. Ses résultats et son incompréhension dans la matière concernée lui suffisent pour s'en rendre compte. Ce n'est pas parce qu'il est "mauvais" qu'il est bête au point de ne pas s'en rendre compte.
Avez-vous déjà fait un peu de psychologie? Cette matière nous enseigne que quand un élève croit que son professeur le considère comme un mauvais élève, il a tendance à le devenir ou à le rester. Alors quand il en est sûr, le pauvre, il ne peut plus avoir aucun espoir d'être "bien vu", même s'il essaie de faire des efforts!
Au contraire, s'il pense que l'enseignant le considère positivement malgré ses "mauvais" résultats, il aura alors plutôt tendance à travailler (s'il en a envie) et aura donc une chance de progresser.
A méditer...

Anne ONIME a dit…

Être "mauvais" dans une matière, l'assumer et le dire, c'est une chose. Mais l'entendre dire, c'en est une autre!

Emmanuel Mousset a dit…

Aux deux derniers commentaires :

Vous me faites un mauvais procès, vous isolez une expression ("mauvais élève") et vous me faites passer pour un méchant. Je ne passe pas mon temps à dire "mauvais, mauvais, mauvais", je dis simplement qu'on ne doit pas s'interdire d'employer une formule à partir du moment où elle semble juste. A l'élève, il faut aussi dire la vérité, sans nécessairement lui répéter aux oreilles. Laissez tomber la mode psychologisante qui a transformé chacun d'entre nous en personnage en sucre.

une PE a dit…

Je ne suis aucune "mode psychologisante", j'essaie juste de tenir compte de ce que je sais du fonctionnement humain, pour essayer de créer un climat de classe dans lequel mes élèves se sentent le mieux ou le moins mal possible.

Emmanuel Mousset a dit…

Très bien, moi aussi.

Anne ONIME a dit…

Apparemment vous avez aussi une "susceptibilité à fleur de peau", puisque vous croyez que je peux vous faire passer pour un "méchant" (grosse insulte...).
Et contrairement à vous, moi je ne vous ai pas jugé, et je n'ai même pas écrit ce mot qui semble vous vexer!

Anonyme a dit…

Cher Emmmanuel Mousset;
Eleve de terminale en ES, j'ai passé mon bac de philo cette semaine. Un peu effrayée des corrigés officiels, je voudrais vous proposer mon plan pour vous demander votre avis, à titre purement indicatif, étant une grande admiratrice de votre blog.
Dans le sujet 2 ( le developpement technique transforme t'il l'homme), j'ai vu une opposition nature/ culture, à savoir les hommes peuvent ils être transformés par un fait culturel ( en admettant que le developpement technique, élaboration de savoir, de savoir faire, est un fait culturel car émanant de l'homme) étant donné leur nature profonde?.
En 1/ je me suis demandée si l'homme pouvait réellement se transformer ou être transformé( en opposant nature et culture) ; en 2/ je me suis demandée quel pouvait être le rôle de la recherche humaine justement ( et du développement technique qui émane d'elle) dans une hypothétique transformation, c'est à dire est ce que l'homme peut être l'artisan de sa propre évolution, de son propre changement, et en 3/ je me suis demandée si le developpement technique avait des effets vicieux ou vertueux sur l'homme.
cela vous parait il pertinent?
D'avance merci! Et continuez votre blog, qui est un vrai délice ( bien que je ne sois pas friande de la blogosphère !)
Au revoir.

Emmanuel Mousset a dit…

Il n'y a pas de corrigés officiels, il n'y a même pas de "modèles" en philo (y compris ceux que j'ai proposés), puisque chaque dissert est une oeuvre personnelle, à ce titre originale, et qui doit donc être corrigée et évaluée comme telle.

En ce qui concerne vos idées, il m'est difficile de les juger, il faudrait que je lise l'ensemble de votre devoir. La distinction nature et culture pouvait être une bonne entrée dans le sujet, à condition de rester fidèle à la question, de la reformuler et de la problématiser de cette façon : en quoi la culture technique peut-elle transformer la nature humaine,jusqu'à quel point, quel degré, sachant que les deux s'opposent, que la nature échappe à la culture ?

L'entrée vice-vertu est également intéressante, toujours à condition d'éclairer la question : le développement de la technique transforme-t-il les hommes en bien ou en mal ? Ceci dit, je crois que c'est la notion de "transformation" qu'il fallait surtout interroger et problématiser.

Soldat Karl a dit…

J'aurais vraiment aimé que vous soyez mon correcteur car je me reconnais totalement dans votre plan, vos idées,...en espérant avoir une bonne note, on verra bien mardi a 10 heures car j'espere prendre l'apéro l'aprés-midi...bref bonne soirée

Emmanuel Mousset a dit…

Mon plan et mes idées ne sont pas uniques.

Merci de m'inviter pour l'apéro.

A mardi, the D Day.

Anonyme a dit…

Cher mr mousset,Je suis la personne qui vous avez interrogé sur la pertinence de mon plan le 20 juin 2009 à 20 07 (sujet es 2).Sachez mon cher que j'ai obtenu 20!!!Je vous promets en d'autres lieux de lever le voile sur mon anonymat.Mystère...