jeudi 4 juin 2009

Compte à rebours.

Dans une semaine, l'année scolaire sera terminée. Mais il serait plus juste de dire : la fin des cours. Car les élèves et les professeurs seront pris jusqu'au 10 juillet, date du dernier jour d'oral du bac. En tout cas, je sens la fin arriver à grands pas. Aujourd'hui, en L, il y avait 9 absents ... et 26 en ES. C'est traditionnel. Certaines années, les défections sont même plus précoces et plus massives.

C'est embêtant. En ES, à 7 élèves, que voulez-vous faire ? La dynamique de groupe n'est plus là. Je me suis tout de même efforcé de traiter un sujet, mais le coeur n'y était pas. En L, j'ai trouvé une astuce qui s'est retournée finalement contre moi : instaurer une semaine de révisions pendant laquelle les élèves choisissent ce qu'ils veulent faire, revoir certains points du programme, s'entraîner avec des exercices ou même réviser autre chose que de la philo (normal, ils peuvent avoir d'autres priorités).

L'idée était excellence dans ma tête, mais dans ma tête seulement. En pratique, les élèves ont été tellement habitués à faire ce qu'on leur demande de faire qu'ils n'ont plus aucune initiative quand on leur laisse le choix (de ce point de vue, il y aurait beaucoup de choses à revoir dans l'Education Nationale). Du coup, ma "bonne" idée est un peu tombée à l'eau. Mais il y a pire : certains élèves, prétextant que le programme était terminé, m'ont dit qu'ils ne reviendraient pas ! C'est l'effet pervers, ou boomerang : je propose une semaine de révisions pour inciter les élèves à ne pas sécher ... et ma décision les encourage à sécher ! Que la vie est compliquée, que l'esprit humain est retors !

J'ai rendu aux S leurs dernières copies (il en manquait cinq à l'appel, là aussi c'est un signe des temps). Ce n'est pas trop mauvais, jugez-en avec l'échelle des notes :

6 : 1
8 : 2
9 : 2
10 : 1
11 : 2
12 : 4
13 : 1
14 : 1
15 : 2
16 : 1
17 : 1

A part ça, j'ai passé une grande partie de la journée d'hier à remplir les bulletins scolaires (notes et appréciations du troisième trimestre) et une grande partie de la journée d'aujourd'hui à remplir les livrets scolaires (pour les jurys du baccalauréat). Je continue demain. Et demain, je retourne en prison pour un café philo, mais cette fois à Laon, un établissement beaucoup plus imposant que celui de Château-Thierry ( 600 détenus dans l'un, 90 dans l'autre).

6 commentaires:

Arthur Nouaillat a dit…

C'est pas logique qu'il y ait plus de personnes qui viennent pas en ES qu'en S, car en ES le coef est plus elevé..

Emmanuel Mousset a dit…

Si la logique gouvernait les classes et le monde, ça se saurait ...

Anonyme a dit…

l'élève de seconde, passe la première, et passe ton bac, tu verras que parfois la logique ... c'est pas ce qui gouverne la nature humaine !

Arthur Nouaillat a dit…

Non mais je sais qu'il y a souvent très peu de logique mais la c'est quand même le bac, c'est super important ..

grandourscharmant a dit…

Le bac c'est une vaste plaisanterie,
80% d'une classe d'age finit par le décrocher,
c'est dire si c'est difficile et compliqué de l'avoir.

Ce qui compte ce n'est pas d'avoir son bac mais ce qu'on fera apres.
Et c'est pas le bac qui permet de bouffer.

Emmanuel Mousset a dit…

Faux : les 80% ne visaient pas l'obtention du bac mais le niveau bac. Et puis cet objectif n'a pas été atteint.