dimanche 12 avril 2009

33 élèves et 1 fourbe.

Ça y est, c'est fait, j'ai terminé ma correction des TES2. Qu'est-ce que ça donne? Moyen moyen. 19 n'ont pas la moyenne, 14 l'obtiennent. Il me manque une copie. Je suis furax. Avec cette classe, je n'avais eu jusqu'à maintenant aucun problème dans la remise des copies: respect des dates et excuses valables en cas de retard. C'est assez rare: dans une classe, un groupe d'une trentaine de personnes, il est presque statistiquement inévitable que quelques-uns transgressent ou contournent la règle.

Là-dessus, j'ai un principe: quand je ramasse les copies, je ne vérifie pas, je ne recompte pas, je fais confiance. C'est aussi un exercice que j'impose aux élèves: soyez ponctuels, sincères, honnêtes, sinon... Car la tromperie finit toujours par être découverte. Je crains que ça ne soit, pour ce devoir, le cas: une copie manque à l'appel, je sais évidemment de qui il s'agit. Le coup classique est le suivant: au moment du rendu par les élèves, certains sont absents, reviennent quelques jours plus tard, font comme si de rien n'était, n'en parlent pas. Ainsi leur travail passe à l'as. Et moi j'oublie.

Un élève qui rencontre des difficultés, un élève qui travaille mal, je pardonne. Même le paresseux, je peux passer l'éponge. Je vais très loin: un élève qui m'insulterait, avec lequel j'aurais un incident grave, je pardonnerais. Oui, parce que je sais à quel point le rapport entre enseigné et enseignant, c'est à dire, ne nous voilons pas la face, entre dominé et dominant, est tendu, difficile et potentiellement conflictuel. Un mot peut partir très vite, d'un côté comme de l'autre. C'est la situation qui veut ça, la violence latente de toute forme d'enseignement, pas la méchanceté des individus, de l'élève ou du prof. Celui-ci doit savoir pardonner, c'est une dimension de son métier. C'est sa grande force, plus encore que de sanctionner (mais les deux sont nécessaires).

En revanche, intolérable, inadmissible, gravissime sont à mes yeux la malhonnêteté d'un élève, son hypocrisie, sa fourberie. J'en fais une question de principe éducatif et moral. Cacher à son professeur qu'on n'a pas rendu un devoir, faire semblant, semer le doute, me faire perdre mon temps dans des recherches vaines, c'est rompre le pacte implicite passé entre l'élève et l'enseignant. La punition doit être sévère, mais pas nécessairement spectaculaire. Un violent est amendable, un paresseux est corrigible, mais un fourbe est incurable. Je lui règle son compte à ma façon, dans les appréciations que je me réserve de lui donner, en conseil de classe, dans les bulletins et divers dossiers.

Je pardonne d'autant moins l'hypocrisie quand elle se double d'idiotie, puisque l'élève sait parfaitement que son minable stratagème ne durera qu'un temps, assez bref, et qu'il lui coûtera le soupçon éternel pour la suite, l'éternité en Terminale s'arrêtant en début juillet. Mais je peux me tromper, nobody is perfect: si la copie manquante est coincée quelque part, glissée sous un meuble, perdue dans un autre paquet, je ferai amende honorable. Sinon gare...

Je vous donne maintenant l'échelle des notes (à gauche les notes, à droite le nombre de copies):

05: 4
06: 4
07: 2
08: 4
09: 5
10: 2
11: 3
12: 1
13: 3
14: 3
15: 1
17: 1

J'attaque demain les Littéraires. C'est le seul cadeau que les cloches de Pâques m'aient apporté!

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