vendredi 6 mars 2009

Le problème du stylo.

Ça y est, c'est fait, j'ai terminé mes corrections de bac blanc. J'ai soigneusement rangé les trois paquets dans trois grandes enveloppes, que je déposerai lundi matin, 8h00, dans le casier de mon collègue. "Ce qui est fait n'est plus à faire"! Quel délice que se dire que c'en est fini! En attendant les prochaines corrections, qui débuteront théoriquement dès jeudi prochain, puisque ce sera la date de remise des nouveaux devoirs par mes classes, les premiers du dernier trimestre. Mais il me reste encore 16 devoirs facultatifs à corriger pour les moyennes du deuxième trimestre. La religion indienne considère que chaque être humain est enchaîné à la roue du devenir. Pour un enseignant, c'est la roue de la correction des copies.

Mais je voulais vous entretenir d'un autre problème, à première vue anecdotique, peut-être même faussement dérisoire: le choix du stylo avec lequel on corrige les copies! C'est tout un dilemme. Pour le bac blanc, j'ai pris un crayon, pour que mon collègue se sente libre de modifier la note, si besoin est. Bac blanc ou pas, ce sont ses classes, pas mes classes. Mais l'usage du crayon n'est réservé qu'à cette circonstance. Sinon, de petits malins pourraient s'amuser à effacer la note et la remplacer par une autre, plus avantageuse. Ça ne tromperait pas l'enseignant, mais éventuellement les parents!

Alors, faut-il prendre une pointe bic? Et de quelle couleur? Le rouge sang a le mérite d'être vif, de mettre les choses au clair, si j'ose dire. Mais il est accusateur là où il s'agit moins de réprimander que de conseiller, de "corriger", au sens de rectifier, de redresser. Le bleu ou le noir ont le défaut de se confondre avec l'encre de l'élève, donc avec son écriture. Les remarques du professeur ressortent moins bien. Quant au vert, violet ou rose, ils sont rigoureusement à proscrire, trop fantaisistes, trop folkloriques pour figurer sur une feuille de travail.

Stylo plume? Non, même si sa pointe qui file très vite est très agréable à pratiquer. Un enseignant n'est pas un médecin. Il n'a pas à utiliser un bel instrument pour ses recommandations. C'est trop. La plume est réservée aux ordonnances ou aux lettres, pas pour des corrections à la chaîne. De ce point de vue, l'enseignant est plus un ouvrier qu'un artisan.

Ce qui me convient, ce que je préfère, entre le bic et la plume, c'est le feutre. Il a la rapidité, l'aisance d'écriture de la plume, sa prise en main est simple et facile comme pour le bic. C'est un heureux mariage des deux. Un feutre noir, et c'est parti! Je suis armé pour l'épreuve des copies. C'est mon épée ou mon petit pistolet, dont les élèves savent qu'il peut faire mal...

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