jeudi 19 février 2009

Bac blanc, la fin.

Six heures et demi de surveillance de bac blanc aujourd'hui, mon dernier jour avant les vacances d'hiver. Le matin, c'était l'histoire-géographie, avec plein de documents à distribuer (c'est la différence avec la philo, une feuille suffit pour les trois sujets). Même rituel que les fois précédentes, le plus proche possible du vrai bac: les élèves doivent déposer leurs sacs près de la table du surveillant (pas de triche!), je fais signer la feuille d'émargement, je précise que les feuilles de brouillon, une saumon, une bleue pâle, sont à disposition (pour éviter l'apparition de faux brouillons et vraies anti-sèches, qu'on peut dissimuler ailleurs que dans un sac). C'est l'éternel combat entre la fraude et la loi. Les fraudeurs sont rares, mais la loi doit être préventive, dissuasive et exemplaire.

Je repère les toilettes, je vérifie qu'elles fonctionnent, qu'on peut s'en servir. Détail technique qui pourrait nuire au bon déroulement de l'épreuve s'il venait à défaillir. En cas de besoins (j'insiste sur le pluriel), l'élève est accompagné par un surveillant. La rigueur ne va pas jusqu'à demander de laisser la porte des waters ouverte, la vigilance se heurtant ici aux limites de la décence. Autre détail technique: la porte qui conduit aux toilettes grince épouvantablement si on ne prend pas soin de l'accompagner quand elle se ferme. Un bruit de scie déconcentre alors tout le monde.

En parlant de bruit, j'ai été servi, dans l'après-midi, en surveillant l'épreuve de sciences physiques. La salle de chant, juste à côté, laissait échapper des vocalises. On se serait cru au Paradis avec les anges. Sauf que les élèves souffraient l'enfer sur des exercices dont je ne comprenais même pas l'intitulé. Puis ce sont les collégiens qui ont égaillé l'atmosphère par leurs cris venant de la cour. Un cri de collégien, c'est très strident et ça n'arrête pas tant que n'arrête pas la récréation. Vers la fin, ce sont des bruits de perceuse suivis de coups de marteau qui se sont brièvement manifestés, venus d'un mur de nulle part.

Les scientifiques travaillent avec une grosse calculatrice au coin de leur table, à laquelle ils accordent une attention extrême, en la prenant, la touchant, la caressant. On dirait une partie de leur cerveau qui s'est échappée là. Beaucoup vont jusqu'à l'heure de fin. Quelques-uns dépassent même de quelques secondes le temps imparti. Ils le font en sciences physiques. Pourquoi ne le feraient-ils pas en philosophie?

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