mardi 27 janvier 2009

La canalyse de soi.

J'ai commencé ce matin de corriger mes trois paquets de copies, en prenant d'abord les S. Cinq copies seulement, ce n'est pas beaucoup, mais c'est déjà ça de fait. Et la machine est lancée!

Le premier sujet, c'est "Qu'est-ce qu'être maître de soi?" Dans une dissertation j'ai trouvé un très joli néologisme: "La canalyse de soi". Ça veut dire quoi? Vous devinez peut-être... L'élève a voulu parler de l'aptitude à canaliser ses pensées, ses désirs, pour ne pas les laisser aller n'importe où, pour qu'ils ne débordent pas. Bonne idée, mais mal exprimée (c'est le problème de nombreux élèves).

La canalisation de soi aurait été plus correcte, mais l'expression est lourde, laborieuse, ça fait trop hydraulique. Et puis, dans "canalyse", il y a "analyse", qui renvoie à l'introspection, au retour sur soi, ce qui colle assez bien avec ce que l'élève a en tête. Finalement, c'est un joli terme, une belle trouvaille, la canalyse de soi. Pourrait-on trouver mieux? Alors j'ai laissé, je n'ai pas corrigé. D'ailleurs, il n'y a rien à corriger, pas de faute de français, puisque nous avons affaire à un néologisme.

En philo, au bac, ce qui compte, ce sont les idées, peu importe la façon, maladroite, incorrecte, inédite, dont on les exprime. Mais j'ajoute aussitôt qu'une écriture construite, classique, claire exprimera d'autant mieux les idées. Se laisser aller à la fantaisie de la canalyse de soi, ce n'est pas complètement satisfaisant. Mais j'ai laissé couler...

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