lundi 26 janvier 2009

Bonne année chinoise!

Ce matin, j'ai profité de la récréation (15 minutes) pour distribuer dans les casiers de mes collègues l'appel à la grève de jeudi prochain. J'en connais qui vont être heureux (les élèves bien sûr). Pendant ma distribution, j'ai vu apparaître un homme en bleu, bizarrement vêtu, mon collègue professeur de chinois, celui que j'avais invité au Ciné-Philo. Il est venu vers moi et m'a souhaité "bonne année". Je n'ai pas tout de suite compris, mais vous peut-être. Moi, il m'a fallu quelques longues secondes: nous sommes le Jour de l'An chinois, et mon collègue n'est pas déguisé en schtroumf mais porte un habit traditionnel.

Avec les L, nous poursuivons la lecture de Nietzsche. Je m'éclate. Ce Zarathoustra, quel souffle! Je l'étudie depuis plusieurs années, je suis toujours subjugué par la beauté et la force du texte. Le plus étonnant, c'est que je ne m'en lasse pas (ce n'est pas le cas de tous les textes de philosophie), c'est que je découvre toujours de nouveaux sens, de nouvelles interprétations à ce livre inépuisable.

A trois minutes de la fin, il me restait assez de temps pour engager la lecture du dernier chapitre, dont le commentaire sera pour mercredi prochain. Sauf que pour beaucoup d'élèves, trois minutes avant la fin, c'est déjà la fin. Drôle de conception du temps! J'en vois une qui a déjà rangé le livre dans son sac, je lui fais remarquer, elle le ressort de son cartable. Rien n'est plus agaçant que ce type d'attitude. Un cours doit être suivi jusqu'à la fin.

Dans l'après-midi, j'avais deux rendez-vous avec des parents d'élèves, un à 15h00, l'autre à 15h30. Comme chez le dentiste, les séances sont de 30 minutes, mais en beaucoup moins douloureux. Dans un cas, c'est le travail de l'élève qui faisait défaut, dans l'autre, c'est la philo qui laissait un peu à désirer, au milieu de bons résultats. La rencontre s'est faite dans une salle d'ordinateurs, le lycée n'ayant pas de lieu spécifique pour recevoir les parents. C'est un peu dommage, la confidentialité n'est pas complètement préservée.

Ce que je retiens de ces contacts avec les parents? D'abord le grand respect de ceux-ci envers les enseignants de leurs enfants: aucune critique, plainte ou reproche. C'est en soi formidable, par les temps qui courent. Enfin la grande liberté que les parents accordent aux enfants, qui font ce qu'ils veulent en matière d'études. Pas de contrainte, pas de pression. C'en est bien fini de l'époque où un fils réalisait l'ambition de son père, où un père se réalisait dans l'ambition de son fils. Et c'est très bien ainsi!

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