samedi 13 décembre 2008

Le Bouddha et les patates.

Conseil de Vie Lycéenne hier après-midi. Les revendications des élèves sont les suivantes:

- Une fête de fin d'année scolaire.
- Une journée des arts (où chacun viendrait exprimer librement ses talents).
- L'ouverture du CDI (la bibliothèque) le mercredi après-midi.
- Un mur des pensées (!) dans le foyer.
- Des abonnements à des journaux et magazines.
- Des chaises hautes, des fauteuils et des canapés "où l'on peut s'écraser", selon la formule d'un élève qui a fait sourire même le proviseur.
- Regarder le journal télévisé chaque soir.
- Des casiers pour les demi-pensionnaires.
- Un distributeur de fruits.
- Des places gratuites de cinéma.

La plupart de ces demandes devraient être couvertes par le budget participatif versé par le Conseil régional de Picardie.

Autre point à l'ordre du jour, litigieux celui-là: la restauration scolaire. Le repas du soir, pour les internes, est en cause et divise la communauté lycéenne. L'objet du contentieux: les pommes de terre. Les filles, qui veulent garder la ligne, luttent contre les patates. C'est Parmentier qui doit se retourner dans sa tombe! Les garçons, qui ont de gros besoins en féculent, en redemandent. Une seule solution, non pas la révolution mais la diversification.

Problème encore plus sérieux: le vandalisme dans les toilettes. Le savon en mousse est vidé des appareils, en un jeu stupide. Que faire? Le proviseur propose le retour des bons vieux blocs de savon jaune accrochés à une tige de fer, qui me rappellent mes années d'internat (1975-1979). Mais l'infirmière répond que ce système n'est pas hygiénique. Le savon n'est plus hygiénique? Décidément, bien des choses ont changé depuis 1975-1979...

Je termine la journée à Soissons, au café "Au Bon Coin", un établissement associatif chrétien qui me réclame une ou deux fois par an une conférence-débat, cette fois sur "Bouddhisme et christianisme": j'expose durant trois bons quart d'heures, le débat s'engage ensuite pour une heure. Le bouddhisme, je connais, depuis une vingtaine d'années, j'ai pratiqué, ça reste pour moi une référence, une source d'inspiration.

J'ai tenu surtout à montrer la particularité du bouddhisme et son irréductibilité au christianisme, a contrario d'une certaine mode syncrétiste et de nombreux clichés sur le message du Bouddha. Le Christ et lui, il n'y a pas personnages et existences plus dissemblables. Quant aux concepts propres à chacun de ces systèmes de pensée, ils sont difficilement conciliables: méditation ou prière, souffrance ou péché, réincarnation ou résurrection, compassion ou charité, impermanence de soi ou unicité de la personne, nous avons bien affaire à deux mondes différents.

Aucun commentaire: