jeudi 4 décembre 2008

Grosse colère, petit délire.

Je devais remplir aujourd'hui les bulletins scolaires des Scientifiques, par internet. Je calcule hier leurs moyennes, et je me rends compte que parmi les trois notes qu'ont reçues les élèves, une manque devant un nom. J'ai vite compris: l'élève était absent et il ne m'a pas rendu sa copie. Fou furieux, je me précipite sur les fiches que j'ai fait remplir aux élèves en début d'année (comme quoi elles servent à quelque chose!).

J'appelle sur le portable de l'élève: pas de réponse. J'appelle sur son fixe: pas de réponse non plus. Alors j'appelle le portable de sa mère, et quelqu'un décroche: c'est la mère, qui me passe sa fille. J'ai la confirmation de ce que je pressentais: elle n'était pas là lors du ramassage des copies, elle est revenue et n'a rien dit. Elle attendait que je lui propose un sujet de rattrapage, et moi j'ai oublié, je ne me suis pas aperçu de l'absence.

Ca n'atténue pas ma colère. C'est l'élève, en pareille circonstance, sachant qu'il lui faut trois notes dans le trimestre, qui doit me réclamer un nouveau devoir (c'est d'ailleurs ce que j'ai proposé dans les autres classes). En S, c'est le troisième cas! Bref, au téléphone, j'ai été très sec et lui ai infligé un sujet à me rendre le lendemain, 8h00, dans mon casier: peut-on ôter à l'homme sa liberté? Et je lui ai raccroché au nez. Ce n'est pas bien, je sais. Mais elle, ce qu'elle a fait, c'est pire. Aujourd'hui, je l'ai vu en classe, comme si de rien n'était.

Après ma grosse colère, un petit délire. C'était cet après-midi. De retour dans ma classe, après la récréation, une odeur pestilentielle me repousse. J'ai compris, quelqu'un a jeté une boule puante. C'est la première fois en 14 ans que ça m'arrive. En matière de sabotage, j'ai eu droit à la serrure enduite de colle et donc inouvrable. A part ça, rien. Avec la puanteur, je ne peux pas tenir, les élèves d'ECJS non plus.Mais ça tombe plutôt bien: je devais faire avec eux une recherche sur internet au CDI, concernant le reportage que France 3-Picardie a consacré à la visite de Jean-Louis Debré et où l'on voit, paraît-il, de mes élèves, moi peut-être.

Mais la classe fait chou blanc. Il semble bien que les actualités régionales ne gardent pas tout, qu'au bout de quinze jours, les reportages s'effacent. Les élèves ont beau chercher, ils ne trouvent pas. A cause de la boule puante, pas question de retourner en classe, et de toute façon, il n'est plus grand-temps. Alors trois élèves se paient un petit délire, avec mon autorisation: ayant observé que les motifs sur le papier peint sont nombreux et inattendus, les élèves décident de les nommer, de les répertorier et de les citer dans leur cahier. Les élèves ont été très vite pris par ce jeu, qui n'est pas hautement scolaire mais qui oblige à travailler. D'autant que je leur demande si ces figures ont un sens, une cohérence. Je ne sais toujours pas, mais ces occurrences ont leur importance, n'en déplaise à mes collègues, qui y trouveraient à redire, pensant que cette activité n'a ni queue ni tête.

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