mardi 18 novembre 2008

L'art et la manière.

Très beau film à mon Ciné-Philo de ce mois: "Séraphine", de Martin Provost. Public nombreux aussi: 75 spectateurs. Mais pas d'élèves. Vraiment dommage, d'autant que nous travaillons en ce moment avec les Littéraires sur "l'art", et que la moitié de la classe suit l'option arts plastiques. Toute petite déception aussi pour le débat qui a suivi: les interventions étaient certes riches et éclairantes, mais il a manqué la pointe de polémique qui fait le sel d'un bon débat.

J'ai pourtant essayé de provoquer un peu, comme il faut le faire dans toute animation digne de ce nom. En vain. Est-ce parce que l'art porte à la dévotion? J'ai voulu remettre en question le personnage de Séraphine, j'ai tenté une critique du film, dont le succès vient peut-être de ce qu'il laisse croire à chacun qu'il pourrait être grand artiste, emporté par le souffle du génie et de l'inspiration! A l'image de Séraphine, une brave campagnarde qui égale les grands maîtres. Mais ma provoc n'a pas pris.

A propos d'art, que faisons-nous en classe? J'ai choisi malicieusement deux sujets presque inverses: peut-on être indifférent à la beauté? L'art doit-il s'intéresser à la laideur? Pas facile, l'art en philosophie. Il faut bien que les élèves aient quelques références, qu'ils n'ont pas toujours. Et puis, comprendre pourquoi une oeuvre est belle, c'est très complexe. Souvent, la tentation est grande de se rabattre sur la subjectivité. Mais ce n'est pas ainsi qu'on fait de la bonne philosophie.

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