lundi 13 octobre 2008

Un tour de cochon.

Hier soir, après avoir corrigé les copies de mes TSMP, grosse surprise et petite angoisse: il me manque une dissertation. Je cherche chez moi, je ne trouve pas. J'essaie de comprendre, je ne comprends pas. Mais ce matin, c'est fait, j'ai pigé: l'élève manquant était absent le jour de remise des devoirs, j'ai oublié, il n'a rien dit, et il me répond tout tranquillement qu'il n'a rien fait. INACCEPTABLE! Pour qui me prend-t-il? Pour qui prend-t-il ses camarades? Eux bossent, et lui se donne le droit de ne rien faire. Malhonnête avec ça! Et j'avais prévenu: en cas de problème, m'avertir tout de suite. Lui n'a rien dit, idiotement, puisque sa faute finirait par se savoir.

Je ne l'accepte plus en classe, tant que le travail n'aura pas été fait et rendu. Ce matin, je l'ai conduit illico en permanence, et je ne suis pas près d'oublier le bonhomme et son tour de cochon. J'en ferai état à qui de droit le moment venu. Hier, j'ai appelé sa mère, mais oui, un dimanche soir: je voulais savoir. Pas de réponse et pas de répondeur. Je recommencerai. Enseigner, c'est sanctionner quand il faut, mais toujours expliquer, aux élèves et pourquoi pas aux parents, quand c'est possible. Pas de décision arbitraire, jamais.

Sinon, j'ai débuté comme convenu la dictée, qui prendra probablement près de trois heures. Il leur faut ça, les élèves ont besoin de s'imprégner d'une dissert toute faite, pour voir, sentir, éprouver ce que c'est, ce qu'on leur demande. Et le plus efficace, c'est d'écrire, s'approprier le corrigé en le notant, phrase après phrase, tout au long des 19 pages. C'est un peu pénible, c'est du boulot, bref c'est l'école. Mais c'est efficace. Un corrigé qu'on se contente de lire n'a pas le même effet. Quand on recopie, c'est comme si on était un peu l'auteur.

Cette idée de dictée, qui fait penser à l'école primaire, elle n'est pas de moi. C'est à la fac qu'elle m'est venue à l'esprit, en première année de philo, à Jussieu: le prof, l'althussérien Macherey, avec qui on étudiait L'Ethique de Spinoza, livre IV, nous avait donné comme premier sujet de dissert "A quoi sert la philosophie?" et nous en avait dicté le corrigé. Il voulait même, à moitié en riant, nous le faire apprendre par coeur! Les althussériens, c'est ça, beaucoup de rigueur, un poil d'austérité. J'aimais beaucoup, je m'en suis souvenu, je m'en sers encore aujourd'hui.

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