jeudi 2 octobre 2008

Un monde s'en va.

Dans quinze jours aura lieu l'élection des représentants du personnel au conseil d'administration du lycée Henri-Martin, où je siège depuis une douzaine d'années, au titre du syndicat enseignant SE-UNSA. Au départ, il y avait deux grosses sections syndicales, FO et SNALC, animées par des personnages, des mémoires vivantes de l'établissement. Le SNES, bien que syndicat majoritaire partout ailleurs, vivotait ici sur ses acquis. Et moi, j'essayais de me glisser entre les deux mastodontes, avec des succès divers.

J'ai vécu longtemps le syndicalisme enseignant dans la passion, puis je me suis assagi, parce que la situation elle-même s'est assagie. Les assemblées générales n'avaient de générales que le nom, les candidats à l'élection étaient de plus en plus difficiles à dénicher, les deux leaders historiques sont partis à la retraite. Il y a deux ans, SNALC, SNES et UNSA, devant la désaffection des collègues, ont décidé de faire une liste commune. Finis les clivages idéologiques! La dure réalité, c'est que les comportements sont de plus en plus individualistes, l'informatique renseigne mieux et plus vite que les syndicats, ceux-ci sont désormais considérés comme les derniers recours et non plus les premiers interlocuteurs.

Cette année, les camarades du SNES seront pris. Nathalie, du SNALC, qui poursuit le militantisme de son père, et moi avons déposé un appel à candidature dans chaque casier. Le cercle des militants se rétrécit. Qu'en sera-t-il dans une ou deux générations? En déposant mes papiers, j'ai discuté avec Françoise, une collègue présidente de l'amicale du personnel d'Henri-Martin. Même constat impitoyable: ça n'intéresse plus personne. Plus de 200 adultes travaillent au lycée et collège, 40 seulement adhèrent à l'amicale et 20 participent régulièrement aux activités proposées. C'est dérisoire. Un monde s'en va, c'est certain. Par quoi sera-t-il remplacé? Je n'en sais rien.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Wech manu descend!
Qui remet sa devine?