jeudi 16 octobre 2008

Surprise, surprise.

Un élève de TL2 sera plusieurs jours absents, participant à un jury de festival de cinéma. Il a laissé dans le casier de chaque professeur un petit mot d'explication et d'excuses, après leur en avoir parlé oralement. Je ne résiste pas à la tentation de vous livrer sa dernière phrase:

"Bien entendu, je rattraperais les cours, prendrais les devoirs et rendrais les devoirs-maisons avec autant de sérieux que si je n'étais pas absent".

"Avec autant de sérieux que si je n'étais pas absent": c'est joli, non?

En ECJS, avec les 1L1, j'ai abordé les partis politiques, toujours dans le cadre de notre réflexion sur la Vème République, en préparation de la venue de Jean-Louis Debré en novembre. Pas facile, parce que 15 jours séparent deux cours. La dernière fois, ça ne s'était pas très bien passé, je ne les sentais pas motivés. Aujourd'hui, ça allait.

J'ai expliqué le fonctionnement des partis, le rôle des adhérents, la droite, la gauche, les extrêmes. Finalement, les élèves connaissent pas mal de choses. Mais Cohn-Bendit, ça ne leur disait rien! Sur 11 élèves, une seule va bientôt pouvoir voter, aux prochaines européennes. J'ai laissé chacun s'exprimer sur ses convictions politiques.

O surprise, là où je m'attendais à un rejet de la politique, un refus de se positionner, un manque d'intérêt pour la chose publique, j'ai entendu des élèves concernés, avec des points de vue très arrêtés, capable de choisir entre la gauche, la droite et leurs différents partis. Sur 11 élèves (nous travaillons en demi-groupe, il n'y a que des filles), 2 seules ont manifesté leur indifférence à l'égard de la politique et se sont montrées dans l'incapacité de faire un choix.

Bien sûr, ce n'est pas très élaboré, rarement abouti, on sent l'influence familiale. Mais la détermination est là, et je crois que c'est l'essentiel. A la fin, une élève m'a demandé quelles étaient mes opinions politiques. J'ai répondu que mon devoir d'enseignant, dans une école laïque, était de rester neutre, de ne faire apparaître aucune préférence, de n'exercer aucune influence. Les élèves, en revanche, ne sont nullement tenus à cette réserve, à condition de ne pas verser dans le prosélytisme.

Une autre élève, après le cours, la salle s'étant vidée, est venue près de moi et m'a dit, avec un sourire de malice: "Je connais vos idées: vous êtes... communiste!" Je n'ai pas commenté, en vertu de ce principe de neutralité. Mais c'est bien la preuve que quand on croit savoir, on ne sait pas nécessairement.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tje précise que j'ai dit que j'allais voter blanc , juste pour que les autres arrêtent de nous demander pour qui on vote.
(parce que je discute avec un garçon d'une autre classe , et dés que je dis pour qui je vais voter , il me critique , et que je n'ai pas envie que les conflits se reproduisent de nouveau dans la classe , sinon je sais très bien pour qui je vais voter