lundi 20 octobre 2008

Mon vieux militant.

Un week-end sans commentaires, parce que j'étais très pris par... l'Education Nationale. Samedi, réunion à Paris des présidents et secrétaires généraux de la Ligue de l'enseignement, un peu en état de crise: les subventions vont diminuer, il faut riposter. Les activités péri-scolaires, proposées par les associations d'éducation populaire, ce n'est pas rien, il faut se battre pour les garder.

Dimanche, journée de manif à Paris, contre les suppressions de postes dans les écoles, collèges et lycées: près de 100 000 durant le quinquennat, 1/10 des effectifs. Quelle entreprise ne réagirait pas en subissant une telle saignée? La baisse démographique n'explique pas tout. Dans le cortège, certains slogans, rares, ne me conviennent pas: "on va leur botter le cul à ces guignols", "pas de négociation". Les sages professeurs sont aussi parfois atteints par des poussées de radicalisation, une fièvre dans laquelle je ne me reconnais pas.

Mais manifester, est-ce que ça sert à quelque chose? Un vieux militant, dans le car qui nous ramenait à Saint-Quentin, a fort bien répondu: on ne sait pas si ça sert à quelque chose, mais si on ne fait rien, on sait qu'il ne se passera rien.

Ce matin, au lycée, j'apprends le taux de participation à l'élection des représentants du personnel au conseil d'administration: 43%, encore moins que l'an dernier, qui déjà affichait un résultat en baisse par rapport à l'année d'avant. J'ai repensé alors à mon vieux militant, qui avait passé son dimanche à Paris, par devoir, sans se poser de question: voter, ça ne sert peut-être pas à grand-chose, mais ne pas voter, ça ne sert strictement à rien. Que deviendra l'école lorsque tous les vieux militants auront disparu, quand une génération aura passé?

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