mercredi 8 octobre 2008

Liberté chérie.

Bonheur, désir, autrui, nous voici arrivés avec les élèves à la liberté. On avance, c'est bien. Il ne faut pas traîner, pas ennuyer. Je commence par un sujet apparemment simple (ce sont en philosophie les plus compliqués, et surtout les plus trompeurs): La liberté est-elle notre plus grand bien?

La problématisation, dans l'introduction, est la suivante: que la liberté soit un bien, nous en convenons. Mais est-elle "le plus grand"? C'est tout le problème de cette question. Car d'autres biens peuvent revendiquer, eux aussi, la première place: le bonheur, l'égalité, la justice, par exemple.

Je vous donne mes réponses, mes idées, en un plan succinct:

1- Le bien désigne une valeur morale. Or, la liberté est un fait, un constat, une réalité, notre capacité d'agir. Ce n'est ni un bien, ni un mal, ce ne peut donc pas être "notre plus grand bien".

2- La liberté est un moyen, mais pas une fin en soi. En ce sens, elle peut se mettre autant au service du bien que du mal, y compris du plus grand mal!

3- La liberté, c'est faire ce qu'on veut, sans dire quoi. Elle est donc vide de sens moral, au-delà du bien et du mal.

4- Il y a un bien "plus grand"que la liberté: c'est le bonheur, qui inclut d'ailleurs la liberté.

5- La liberté n'est pas "notre" plus grand bien, car si chacun exprime sa liberté, il en résulte le désordre collectif, qui est un mal.

6- La liberté, loin d'être "notre plus grand bien", est plutôt notre plus grand mal, parce qu'elle n'a pas de limites, est infinie, et en ce sens elle englobe aussi le mal.

En conclusion, j'explique que la liberté est un idéal, de ce point de vue incomparable à d'autres biens, en quelque sorte au-dessus de tout, un absolu, une perfection, dont on essaie de se rapprocher sans jamais l'atteindre.

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