vendredi 31 octobre 2008

Les surdoués n'existent pas.

Le quotidien "Aujourd'hui" du 24 octobre a consacré un article aux surdoués (page 11), intitulé "A l'école des enfants surdoués". J'apprends ainsi que près de 400 000 enfants sont dans cette situation. Quelques écoles spécialisées les accueillent. La directrice de l'une d'entre elles tient ces propos, assez surprenants, au sujet des surdoués: "Ils ont une structure mentale qui fait d'eux des inadaptés scolaires. La plupart du temps, ils sont considérés comme de mauvais élèves". Incroyable, non?

Le chapeau de l'article était dans la même veine: "Etre surdoué n'est pas un gage de réussite scolaire. Beaucoup deviennent même des cancres". La légende dorée du surdoué semble ainsi s'écrouler. A vrai dire, je n'y ai personnellement jamais cru. Avez-vous connaissance d'un adulte surdoué? Moi pas. Le mot est appliqué seulement aux enfants. Mais à quoi sert-il d'être surdoué si on cesse de l'être en devenant adulte?

C'est pourquoi le terme d' "enfants précoces" me paraît mieux adapté, plus juste. Il y a des enfants qui sont mentalement, psychologiquement en avance sur d'autres, mais les surdoués, au sens rigoureux, n'existent pas (je ne sais même pas si un "enfant doué" signifie quoi que ce soit!). Je connais de bons élèves, des sujets brillants, des enfants cultivés, des personnalités vives, des esprits intelligents, mais le surdoué, c'est une chimère.

Bien sûr, il existe un instrument de mesure, un critère qui se veut scientifique: le QI, quotient intellectuel. Je n'y crois pas plus qu'au concept de surdoué. Les grands savants, écrivains et artistes, avaient-ils des QI très élevés? Il ne me semble pas. Pourquoi donc le surdoué est-il une figure à la mode, dont on parle, qui suscite la curiosité, jusqu'à rechercher chez nos propres enfants s'il n'y aurait pas, par hasard, un... surdoué?

C'est l'époque et la société qui nourrissent cette illusion: jamais l'enfant n'a été autant roi, il fallait bien qu'il soit aussi un peu plus que cela, c'est-à-dire un génie. Le narcissisme des parents est comblé, ravis qu'ils sont de voir le fruit de leurs entrailles accéder à cette supériorité, à ce privilège. En démocratie, les titres de noblesse ont disparu, l'excellence héréditaire aussi. Il fallait bien tenter de les remplacer par autre chose. De plus, le surdoué est une image contemporaine exemplaire: à la fois dominateur et victime. On le plaint et on l'admire. Qui dit mieux?

9 commentaires:

Anonyme a dit…

En grandissant les meilleurs surdoués deviennent des génies.

Einstein n'était pas un si bon éleve que cela, brillant en mathématique,
moyen en biologie et en sciences humaines car il ne voyait pas l'intéret d'apprendre des disciplines que l'on trouve partout dans les livres.

Anonyme a dit…

J'ai 25 ans et je suis, comme on dit, "surdoué".
Oui, j'existe vraiment, merci.
Et vous, vous êtes un gros con.
Cordialement,

L.

Emmanuel Mousset a dit…

Si vous étiez un surdoué, vous n'écririez pas ce genre de message. Vous êtes donc la preuve vivante de ce que j'affirme.

Anonyme a dit…

mes parent ont toujours eu peur de me dire ce que j'était pour éviter que je ne le repete a l'école et que je ne me fasse des ennemis, et on m'as prit pour un con car je pensait que tout le monde etait aussi intelligent que moi, et on m'admire presque, aujourd'hui que je méprise plus ou moins les gens autour de moi, et quoi de mieu que l'hypocrisie pour mépriser

sans preuve a l'appuis, je suis la preuve vivante que il existe des êtres supérieur a la moyenne,pour le bien de l'évolution de notre espèces, car si je n'avais pas suivit cette logique, je serait devenue le genre de fou qui visite différent hp en draguant les infirmieres...

pas la peine de prendre en exemple des parents avide de reconnaissance sociale, criant sur tout les toits la prétendu précocitée de leur enfants, pour définir la précocitée même

encore une fois se sont ceux qui geulent le plus qu'il faut le moin écouter
nous passons a un époque ou le cerveau devient un muscle plus important ;) cela changeras peut etre au grand damne du commun des mortel :)

tout changement est dangereux pour la norme et un jours, ce seras les gens comme moi la norme a notre tours

Zapatta a dit…

Les commentaires sur ce sujet sont atterrants. Vous auriez pu mentionner dans l'article qu'en inventant les surdoués on a généré une population de cons prétentieux.
Je m’intéresse à ce sujet depuis fort longtemps et j'ai compulsé moult littérature à ce propos. Vous avez entièrement raison.

Anonyme a dit…

je m interresse a ce sujet depuis bien lomptent egalement et il me semble impossible de nié que certain sont plus doué que d autre et ca sans etre uniquement lié a l environnement social et a l education. ce qui pense le contraire devrait revoir leur sujet je pense . pret a en découdre ?

Anonyme a dit…

Les hauts potentiels adultes existent autant que les enfants. Je ne m'étendrais pas sur les mythes que vous véhiculez sur la douance, mais si les travaux en psychologie ne vous convainquent pas, je vous invite à vous intéresser à tous les travaux récents en neurophysiologie dont les instruments ont mis en évidence le fonctionnement différent. Il en résulte un "haut potentiel", qui bien exploité dans un environnement social et familial adéquate peut effectivement conduire à développer une grande aisance intellectuelle, même si au-delà d'un certain niveau l'inadaptation sociale est tel qu'ils peuvent se retrouver exclue de toutes "professions intellectuelles supérieures".

Anonyme a dit…

Je m'interroge souvent sur cette notion. Déjà, avant d'être professeur, depuis cette année, et de me poser cette question pour les élèves en échec scolaire (ou s'ennuyant ostensiblement) je m'interrogeais personnellement : suis-je surdouée ? Dès qu'il faut faire quelque chose, ce sentiment de le savoir déjà, d'éprouver en même temps qu'un vif intérêt, à tout vouloir creuser et approfondir, de l'ennui, voire du mépris...

Enfant, je ne m'intéressais qu'aux discussions d'adultes... Sans parler d'une immense créativité qui ne s'est pas éteinte et dont j'ai fait longtemps ma raison de vivre. Ma mère elle-même était l'élève la plus brillante de sa classe, alors que son papa était ouvrier et que sa mère n'était jamais allée à l'école.

Moi, enfant très solitaire (la seule de la famille, sans frère ni soeur, ni cousin, ni cousine) ballotée entre deux parents séparés et complètement perchés, des problèmes sociaux en primaire notamment, où je pleurais tous les jours :

En lisant des petits articles de droite et de gauche, qu'il en soit question ou non, je reviens à ce problème du narcissisme blessé.
Ce simple passif ne fait pas de moi une surdouée. D'ailleurs personne n'a jamais songé à me diagnostiquer, moi y compris.

Ne voulais-je pas avoir quelque chose de spécial ? Je regarde les autres, essaye de les comprendre... N'ont-ils pas la même sensibilité, qui dans un bain familial différent, s'est bien ou mal développée, se sont accommodés à la société et sont devenus des gens "normaux" ou des "anormaux" qu'on considère souvent comme des cons sans prendre le temps... et tout ceux qui n'ont pas besoin d'une quelconque étiquette pour les différencier et rassurer leur égo...

J'écris cela en me levant le matin, très rapidement, pour me confier et donner un autre sentiment sur ces concepts très contemporains.

Merci de m'avoir lu.
C.

Emmanuel Mousset a dit…

Merci.