dimanche 26 octobre 2008

L'école agressée.

Pézenas, dans l'Hérault, jeudi après-midi: une institutrice se fait agresser par une mère d'élève, qui lui reproche de ne pas avoir laissé sa fille aller aux toilettes. L'enseignante est tirée par les cheveux, jetée à terre et frappée. L'agresseur n'est pas interpellé.

Athis-Mons, dans l'Essonne, vendredi après-midi: le proviseur du lycée Marcel-Pagnol est agressé, lors de la cérémonie de remise des diplômes du bac, par le petit ami d'une ancienne élève. Il reçoit un coup de poing à l'oeil, le conseiller principal d'éducation est touché à la mâchoire.

Saint-Quentin, dans l'Aisne, chez moi, ce matin: un gros titre barre la une du Courrier Picard: "Un enseignant accusé d'être violent et raciste". C'est fort, c'est accablant. J'achète bien sûr le journal. L'histoire, c'est une mère d'élève de la maternelle Camille-Desmoulins qui porte plainte parce qu'un enseignant l'aurait bousculée et injuriée. La vérité? "L'affaire est délicate, faite de suspicions, de témoignages, mais à ce jour d'aucune certitude". C'est la première phrase de l'article. Mais ce que les lecteurs retiendront, ce qui les marquera, ce n'est pas cette prudence élémentaire, c'est la manchette du quotidien. L'enquête est en cours. Les représentants des parents d'élèves soutiennent l'instituteur.

Ces trois incidents ne sont pas des faits divers mais des signes préoccupants et récurrents d'une époque: d'un côté l'école est célébrée, de l'autre elle est agressée. On déplore souvent la crise de l'autorité, on critique le manque de respect de la jeunesse, mais les adultes eux-mêmes donnent le mauvais exemple. La mort de Jean-Luc Bubert n'aurait-elle donc servi à rien?

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