jeudi 23 octobre 2008

Jean-Jacques, de 17 à 18.

C'est demain les vacances, les premières de l'année scolaire. Cela se sent un peu chez les élèves.

17h00-18h00: mon heure de philo avec les TES2. Un créneau pas facile, où tout le monde est plus ou moins fatigué, moi le premier, car c'est ma 7ème heure d'enseignement de la journée. Nous terminons cependant un très beau texte de Rousseau afin d'illustrer la notion "autrui". Je vous donne les références: Essai sur l'origine des langues, chap.9, Ed. Flammarion, coll. GF, 1993, pp.83-85.

Jean-Jacques traite dans cet extrait du rejet de l'autre. Il l'explique par l'ignorance et la haine de la différence, qui va de pair avec l'amour du semblable. Le philosophe illustre sa thèse par l'exemple des premiers hommes, sauvages et barbares. Je reproduis ces quelques lignes, magnifiques:

"N'ayant jamais rien vu que ce qui était autour d'eux, cela même ils ne le connaissaient pas; ils ne se connaissaient pas eux-mêmes. Ils avaient l'idée d'un père, d'un fils, d'un frère, et non pas d'un homme. Leur cabane contenait tous leurs semblables; un étranger, une bête, un monstre étaient pour eux la même chose: hors eux et leur famille, l'univers entier ne leur était rien. De là les contradiction apparentes qu'on voit entre les pères des nations: tant de naturel et tant d'inhumanité, des moeurs si féroces et des coeurs si tendres, tant d'amour pour leur famille et d'aversion pour leur espèce."

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