mardi 21 octobre 2008

Entre les murs.

Un bon Ciné-Philo ce soir: 160 personnes pour le film de Laurent Cantet, "Entre les murs", Palme d'Or à Cannes cette année. Une centaine sont restées pour débattre. J'ai beaucoup aimé ce film, même si je ne me suis pas reconnu dans la situation décrite, un collège de banlieue parisienne qu'on peut qualifier de "difficile". Mais c'est un bel hommage rendu à la profession d'enseignant, à la peine que nous avons de transmettre des connaissances et de former des élèves, et aussi à ses plaisirs, à ses satisfactions, à ses victoires. Car enseigner est un combat, jamais gagné d'avance, jamais complètement perdu, toujours à recommencer.

Les réactions après le débat m'ont fait comprendre, même si je le savais déjà, l'originalité du Ciné-Philo, qui ne fait qu'implanter au cinéma les méthodes du Café-Philo (du moins tel que je le pratique): une totale liberté dans une totale discipline. J'ai envie de dire: une totale liberté grâce à une totale discipline. Attendre son tour de parole, s'exprimer dans le micro, s'adresser à tout le monde, n'interrompre bien sûr personne. Les non habitués ont été surpris, ont parfois trouvé les échanges violents: mais c'est ça la liberté, quand on est dérangé par le ton et les idées d'autrui.

Quelques-uns se sont étonnés que je n'intervienne pas assez personnellement dans le débat. Mais non! J'en suis l'organisateur, pas l'intervenant, encore moins le conférencier. Je suis là pour susciter des réactions, pas pour expliquer le film, ni même donner mon point de vue. La mesure de ma réussite, c'est lorsque j'ai peu besoin de parler, lorsque les interventions de la salle sont nombreuses et très variées. C'était ce soir le cas. Voilà pourquoi c'était très réussi.

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