vendredi 3 octobre 2008

Election des délégués.

J'ai parlé hier de l'élection des représentants des enseignants, je parle aujourd'hui de l'élection des délégués de classe, que j'ai organisée ce matin avec mes Terminales littéraires, dont je suis le prof principal. Ce n'est pas une formalité administrative, c'est même pour moi une épreuve scolaire, une façon de juger mes élèves, leur capacité à exister collectivement, leur esprit de sérieux, leur sens des responsabilités. L'élection des délégués de classe devrait être évaluée, car on apprend beaucoup, à cette occasion, sur la classe.

Généralement, les élèves font n'importe quoi. Ils profitent d'une heure de cours en moins. Les candidatures sont nombreuses, sans grande signification. Les votes sont totalement dispersés, certains se portant sur des non candidats, ce qui prouve le degré de bouffonnerie. La majorité absolue n'est pas atteinte, il faut procéder à un second tour. Je ne parle même pas des votes nuls, à tous les sens de terme, où l'on découvre au moment du dépouillement les noms de Batman ou de Mousset! Certains s'amusent à former des couples qui n'ont rien de scolaires. Bref, des gamineries, que j'apprécie peu.

Avec mes TL2, ce matin, j'ai eu l'agréable et rare surprise d'un tout autre comportement. Cinq candidats seulement, un seul vote fantaisiste (quand même!), l'élection dès le premier tour de Camille et Quentin. Je n'en revenais pas, je me demande si ce n'est pas la première fois. Après le vote, les heureux élus se sont levés, un peu timidement, pour remercier la classe et prononcer le plus sérieusement du monde quelques mots. Le tout a été réglé en un bonne demi-heure. Incroyable! L'exercice de la citoyenneté, la force de la démocratie, la souveraineté d'un groupe dans toute leur splendeur.

Je ne sais pas ce que donnera cette classe, j'ai commencé aujourd'hui la correction de leur premier devoir. Individuellement, on verra, mais collectivement, j'ai été positivement impressionné. Une forte conscience du groupe, son homogénéité sont essentielles à la réussite de tous. J'enseigne à des classes, pas à des élèves. Depuis ce matin, je ne suis plus face à une masse informe ou à des réclamations individuelles. J'ai désormais des interlocuteurs officiels, représentatifs, avec lesquels je pourrai discuter. Encore une fois, ce ne sont pas des formalités, mais la vie même du lycée, de l'école.

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