samedi 6 septembre 2008

Terrible dissertation.

Après un premier cours consacré à présenter l'année scolaire, mon deuxième aborde le difficile et redoutable exercice de la dissertation de philosophie. Les élèves connaissent la dissertation dans d'autres matières, le français ou l'histoire, mais la philosophie a ses spécificités. La dissert de philo, c'est l'épreuve-reine de la discipline. On vous pose une question en apparence assez simple, vous devez en sortir toute une réflexion sur plusieurs pages. C'est ce qui inquiètent les élèves, c'est donc par là que je dois commencer mon année.

Je leur donne d'abord les trois principes généraux qui concourent à la bonne organisation d'une dissertation de philosophie:

1- Ne répondre qu'à la question posée. Ca semble évident, banal, c'est en réalité très dur. L'élève a tendance à s'éloigner de ce qu'on lui demande, à faire ce qu'on appelle classiquement du hors-sujet.

2- Les réponses doivent être nombreuses, diverses et même contradictoires. Elles forment autant d'hypothèses qui font la richesse de la dissertation, contrairement à une question de la vie ordinaire, à laquelle correspond généralement une seule et unique réponse.

3- Chaque réponse doit être argumentée, là aussi contrairement à la vie courante, où l'on ne se casse pas trop la tête (c'est le cas de le dire!), où une réponse se justifie par elle-même, sans avoir besoin de démonstrations. Pas en philo.

Voilà pour l'approche très globale de l'exercice, dont je décline ensuite la présentation détaillée en m'attardant sur ses trois parties: l'introduction, le développement, la conclusion. Tout cela pour rendre moins terrible, aux yeux des élèves, la fameuse dissertation.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

il est vrai que l'exercice de la dissertation en philosophie parait plus complexe que celui en français, enfin, tout dépend de la personne et de ses impressions...pour ma part, l'attente ce fait ressentir quand au premier sujet, mon attirance vers cet exercice me permettras t' elle d'avoir au moins trois idée ?
nous le saurons par la suite...

Anonyme a dit…

Il est vrai que le second cours sur la dissertation fut quelque peu angoissant, ce qui s'explique selon moi par la triste perspective, que represente, pour un éleve de terminale, la rédaction d'une dissertation devant s'étendre sur quatre heures, mais je dois dire que cet exercice me fais énormément envie. N'est-ce pas en effet le rêve de toute personne aimant quelque peu la reflexion, de s'épancher de longues heures sur un sujet et ses multiples complexités, sans pour autant se faire traiter de rêveur ou de beau parleur ???

Anonyme a dit…

Mes disserts de philo remontent à 14 années maintenant. J'en garde un bon souvenir d'ailleurs.

C'est terriblement stimulant de devoir passer autant de temps sur un sujet aussi précis. J'avoue finalement y avoir trouvé davantage de plaisr qu'aux cours en eux même. Même si l'apport des "grands anciens" est inévitables pour contruire sa reflexion, le challenge que représente cette épreuve solitaire est vraiment extraordinaire.

Mais peut être que j'avais un avantage par rapport aux générations actuelles (et là, le prof de philo pourra me dire si je me trompe ou pas...), on apprenait à faire des dissert' dès la classe de 3° en histoire géo pour le brevet et en Français. Au moins, en arrivant au bac, la longueur de l'écritude ne nous faisait plus peur. Seul le fond pouvait nous angoisser, pas la forme...

Je me souviens de mon sujet de brevet en histoire par exemple : "Les réussites de la 4° république". C'est tout, pas de document, pas d'autres consigne. A nous de faire une dissertation avec ce seul sujet. On avait déjà appris le principe de l'intro-developpement-Conclusion.

Ce n'est plus du tout le cas actuellement. Ni en Français, ni en histoire. dommage. Je ne veux pas jouer les anciens combattants et le fameux "c'était mieux avant" d'autant que je n'affiche que 31 bougies au compteur, donc je ne suis pas d'une génération si éloignée de nos actuels collègiens. Je lance juste le débat, est-ce que cette évolution handicape finalement ou pas les lycéens actuels pour cette épreuve de philo?