mercredi 10 septembre 2008

Ordre et ordre.

Jour après jour, petit à petit, les classes apparaissent, prennent un profil, surgissent du brouillard de la rentrée. Des figures s'imposent à ma vue, des personnes s'inscrivent dans ma mémoire. Ce sont d'abord les élèves qui osent prendre la parole. Ils sont quelques-uns, très peu, qui osent, et qui ainsi se font remarquer, pas toujours en bien. Et puis, il y a ceux qui font des conneries, malgré mes avertissements: cette fille, qui a rangé son stylo et ses feuilles alors qu'il reste encore deux minutes de cours. Cette autre élève qui consulte son téléphone portable sous sa table: elle me répond qu'elle l'éteint. Deux minutes avant la fin du cours? Bizarre, bizarre.

Il y a aussi ces élèves qui interviennent sans avoir levé la main, ou qui répondent à la place d'un autre que je suis en train d'interroger. Le désordre couve à tout instant dans une classe. Il faut le réprimer très vite, si on ne veut pas se faire déborder. Les élèves oublient toujours une chose: à la place qui est la mienne, professeur, assis sur ma petite estrade, je suis en position de surplomb, je vois tout ce qui se passe. Difficile donc pour l'élève de dissimuler quelque chose ou de faire semblant.

J'ai entendu à la radio que la question de l'uniforme était de retour. Certains lycées professionnels interdiraient le port du jean et des baskets. Je ne suis pas trop d'accord avec ça. Les arguments invoqués, la décence, l'égalité, n'entraînent pas ma conviction. Je crois plus simplement que nous assistons à un retour de l'ordre moral, qui s'exprime notamment de cette façon-là. Mais qu'est-ce que ça change fondamentalement? Mes élèves peuvent s'habiller ou se coiffer comme ils le veulent, ça ne me choque pas. Le respect de la discipline ne passe pas par la longueur des cheveux ou la coupe des tissus, mais par l'intégration d'un certain nombre de valeurs et de règles.

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