mercredi 24 septembre 2008

L'échec scolaire.

C'était aujourd'hui la première "journée du refus de l'échec scolaire". Pourquoi pas, mais c'est toute l'année qu'il faut refuser l'échec scolaire. L'école n'a de raison d'être que si elle recherche la réussite scolaire de ses élèves. Une journée spécifiquement chargée de le rappeler (comme si on l'avait oublié), ça me fait un peu bizarre.

150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification. Ils ne le quittent pas sans bagage, mais sans diplôme, et c'est un vrai problème. Après le constat, les propositions, axées autour des liens entre famille et école, à resserrer: des associations suggèrent d'ouvrir dans chaque école une salle d'accueil des familles. Philippe Meirieu, pédagogue bien connu, va plus loin: une fois par an, les parents pourraient passer une journée dans la classe de leur enfant.

Je ne sais pas si cette dernière idée est matériellement concevable, mais j'ai toujours songé pouvoir ouvrir mes classes aux parents, pour voir ce qui s'y fait en matière d'enseignement, au lieu de laisser la rumeur s'en emparer et les élèves demeurer les uniques témoins, un peu partiaux tout de même, de mes cours. Dans mes instants de rêverie, j'imagine une classe sans murs, avec un déambulatoire autour, où les familles et le public viendraient s'enquérir de ce qui se déroule, un peu comme les séances d'un conseil municipal sont ouvertes à tous. L'enseignement et la politique sont des activités publiques où il ne devrait y avoir rien à cacher. C'est pourquoi d'ailleurs je tiens ce blog, et un autre.

De toute façon, pas d'illusion, pas de crainte non plus: un cours est un travail, ce n'est pas un spectacle. Les premiers jours, la curiosité aidant, le public serait nombreux, puis rare. Mais la vie de classe serait montrée dans sa vérité, dépouillée de tout fantasme ou de tout mensonge. Ma suggestion n'est cependant qu'une rêverie...

Gabriel Cohn-Bendit, le frère de Dany, est parrain de cette "journée de refus de l'échec scolaire". Il est encore plus iconoclaste que Meirieu, puisqu'il demande carrément de trouver un autre métier à 70% des enseignants! Là, il provoque, il cherche... Mais on ne s'appelle pas Cohn-Bendit pour rien.

Cette "journée" a été accompagnée de statistiques, que je livre en vous laissant le soin de les commenter:

- 30% des élèves ne participent pas en classe, dont 56% par peur de se tromper ou d'ignorer les réponses.

- Un tiers des élèves s'ennuient à l'école.

- 42% ne prennent pas ou rarement un petit déjeuner.

- 20% se couchent après 22h00.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dans l'industrie, on prend une matière première qu'on insère dans un moule pour en sortir un produit fini, standard. N'imaginons pas qu'un élève est une matière première transformable à volonté dans le moule scolaire comme on a trop tendance à le croire, d'où les déceptions quant aux résultats!