jeudi 4 septembre 2008

La force de la discipline.

Discipline: c'est ce qu'on enseigne à l'école, philo, maths, histoire-géo, etc. Mais, en un autre sens, c'est l'organisation de l'obéissance. Les deux sont nécessaires à l'enseignant et aux élèves. Elles sont d'ailleurs indissociables. Toute discipline (matière d'enseignement) a sa rigueur, ses contraires, ses lois à respecter. On dit que la discipline fait la force des armées. Elle fait aussi celle des écoles. C'est pourquoi je commence toujours mon premier cours par là, prévenir les élèves, fixer les règles, être réglo avec eux, pour qu'ils n'aient pas ensuite de mauvaises surprises. C'est une discipline souriante, ouverte, bienveillante, pas celle du sergent-chef, mais une discipline quand même.

La discipline ne se proclame pas, elle se pratique. Je vous donne quatre exemples ces deux premiers jours de l'année scolaire:

1- Une élève de TL2 a raté le jour de la rentrée. Le lendemain, je lui demande de venir me voir, en fin de cours, pour me remplir sa fiche de présentation (voir mon précédent billet "TL2"). Elle me dit oui, et à la fin de la séance, part sans passer par mon bureau. Le surlendemain, je ne la rate pas. Elle m'explique qu'elle avait cours juste après, qu'il fallait donc partir vite, qu'elle n'a pu me rencontrer. Certes, mais il fallait me le dire le moment voulu. Je hausse le ton, je lui fais comprendre que l'incident n'est pas anodin, qu'elle n'a pas intérêt à recommencer.

2- Une élève de TES2, après que j'ai demandé s'il y avait des questions sur la discipline, m'interroge sur... les chewing-gums: peut-on en mâchouiller en classe? La discipline a aussi ses limites, sinon elle se transforme en tyrannie. Mais les limites ne sont pas les mêmes selon les profs. Moi, les chewing-gums, ça ne me pose pas de problème, je ne me suis même jamais posé la question de savoir s'il fallait les interdire ou pas. Curieusement, la même demande m'a été faite en TSMP. Comme quoi les élèves ne sont pas certains de la réponse, ce qui tend à prouver que certains collègues interdisent le chewing-gum en classe, probablement irrités par une mâchoire qui rumine devant eux. Ca ne me dérange pas.

3- Un élève, toujours en TES2, me demande s'il peut quitter la classe à 12h15 (nous avons cours jusqu'à 12h30 le mercredi et il a un bus à prendre). L'autorisation ne dépend pas de moi mais de l'administration, à laquelle il n'a rien dit. Pas question de le laisser partir comme ça. Nous allons ensemble à la Vie scolaire (les surveillants), qui accepte exceptionnellement qu'il quitte l'établissement. Mais ses parents devront envoyer un courrier au proviseur-adjoint, qui tranchera. La discipline, c'est faire comprendre aux élèves où sont les responsabilités.

4- Pendant que j'accompagnais l'élève, la classe a été livrée à elle-même. Exercice pas redoutable mais un peu périlleux. Je n'ai pas été absent longtemps, mais suffisamment pour qu'à mon retour je surprenne un élève rangeant rapidement son téléphone portable. Je lui ai dit que c'était la première et la dernière fois. Les portables utilisés en classe, même quand le cours est provisoirement suspendu, c'est non!

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