vendredi 26 septembre 2008

Feu, disserts et bizuts.

A 9h35, la sonnerie a inhabituellement retenti dans tout le lycée. C'était le traditionnel exercice incendie, qui ravit toujours les élèves, trop heureux de cette interruption des cours. 15 minutes, c'est toujours ça de pris. Ma classe quitte la salle et rejoint la cour qui redevient presque comme à la récréation. Le proviseur-adjoint passe consciencieusement de groupe en groupe, d'enseignant à enseignant, pour noter les effectifs. La présence de Monsieur le Proviseur est la preuve vivante que le moment est important. Mais les flammes virtuelles n'ont rien détruit. Elèves et professeurs, nous retournons travailler.

J'ai ramassé les premières dissertations, lentement, avec solennité, prenant soin de vérifier pour chacune si le nombre de pages demandé, 6 à 8 minimum, a été respecté. Chez mes Littéraires, deux élèves ont fait à peine 4 pages. INACCEPTABLE! Philosopher, en Terminale, c'est rédiger. S'ils ne le font pas maintenant, ils ne le feront jamais, et sûrement pas au moment du bac. Je le leur dis, sans délicatesse. Je ne suis pas là pour ça. Je rentre chez moi avec le précieux chargement, deux bons gros paquets de copies, que je mets sur ma table, pour les regarder, avant de me jeter dessus.

Je croise devant la cantine (on dit le self, moi je dis toujours la cantine) trois grands élèves... la tête peinte en bleu, s'amusant à terrifier des 6èmes qui fuient devant eux comme des moineaux mais qui ne sont pas si terrifiés que ça. Il doit s'agir d'étudiants de la prépa ou du BTS soumis à une sorte de bizutage. A ce propos, ce qui s'est passé à Amiens, en fac de médecine (où vont certains Saint-Quentinois), m'horrifie. Je suis abasourdi devant la persistance de pratiques primitives, inutiles, débiles et barbares. A Saint-Quentin, au lycée, on s'amuse. Là-bas, j'ai l'impression, sauf erreur de ma part, qu'on humilie. Il faut radicalement interdire le bizutage.

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