vendredi 19 septembre 2008

D'une notion l'autre.

En philosophie, nous avons une vingtaine de notions à étudier dans l'année. J'insiste auprès de mes élèves: ce ne sont pas des têtes de chapitres étrangères les unes aux autres. Tout est dans tout en philo, les notions s'interpénètrent, unies par une même démarche: celle de la réflexion personnelle.

Avec les Littéraires, en cette fin de 3ème semaine de l'année scolaire, nous en avons terminé avec notre première notion, "le bonheur". Mais ce n'est qu'une façon de parler, trompeuse si je ne préviens pas les élèves: le bonheur, nous le retrouverons, régulièrement, jusqu'au terme de l'année. Aborder l'art ou la religion par exemple, c'est aussi évoquer le bonheur (en l'espèce, la beauté et la béatitude).

Peut-on être heureux tout seul? Par ce dernier sujet sur le bonheur, nous nous sommes demandés si celui-ci pouvait être provoqué par la solitude, l'isolement, l'indépendance. Problème: comment y parvenir, puisqu'on n'est jamais seul? Réponses: le bonheur se pratique au moins à deux (amitié et amour), il est contagieux (la joie et le rire), il est un modèle qu'on va chercher chez autrui (le saint ou le sage). Conclusion: autrui est indispensable à mon bonheur, mais il n'est complet que si nous apprenons à être heureux tout seul.

Le bonheur achevé, nous sommes passés au désir, avec ce sujet: pourquoi désirer l'impossible? Puis nous avons travaillé le deuxième exercice du bac, le commentaire de texte. J'ai choisi un célèbre extrait des Pensées de Pascal, où l'on lit cette phrase renversante, sur laquelle j'essaie de faire réagir les élèves (réfléchir, c'est d'abord réagir): "On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités". C'est signé d'un penseur catholique, pessimiste et lucide.

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