samedi 30 août 2008

Les cours l'été.

Les vacances d'été se terminent dans 48 heures. Beaucoup se demandent si un prof, pendant ses vacances, prépare ses cours. Oui et non. Oui parce que les premières années, les cours sont à constituer, à roder, à essayer, à transformer. Les vacances servent notamment à ça. Mais au bout de sept ou huit ans (je parle en tout cas pour moi, et en tant que prof de philo), on atteint la bonne formule, le format qui convient, la trame qui est efficace et qu'on ne change alors plus, mais qu'il faut sans cesse parfaire en la répétant.

C'est pourquoi il n'est jamais lassant de faire cours, même si certaines personnes me disent: "Tu dois t'ennuyer à redire les même choses chaque année. " Mais non, bien au contraire! Répéter, ce n'est pas se répéter: un même cours peut être fait et dit de façons très différentes. Il faut donc beaucoup répéter (comme on le dit d'un comédien et d'une pièce) pour parvenir à se rapprocher, petit à petit, au fil des années, de la meilleure façon, du bon cours. Un prof qui changerait ses cours chaque année, pendant l'été, serait un mauvais prof, qui n'aurait pas trouvé son style de cours.

Ce qui ne signifie pas que tout est immobile dans un cours, puisque celui-ci n'est réussi que s'il est vivant. Les ouvrages étudiés, les auteurs travaillés, les références exploitées, les sujets abordés, oui, tout cela se prépare pendant les vacances, mais naturellement, spontanément, au gré de mes réflexions et de mes lectures. Car je ne dissocie pas mon métier de mon existence. Mes loisirs, par exemple, je les consacre aussi à la philosophie, en lisant comme je l'ai fait cet été des ouvrages divers qui m'aident, sans y penser spécifiquement, à l'élaboration de mes prochains cours. Même pendant ce week-end où je lis les "Propos sur le bonheur" d'Alain, même pendant ces dernières heures qui me séparent de la rentrée.

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