jeudi 21 août 2008

Les allocations scolaires.

Il n'y a pas que les allocations familiales versées aux parents, il y a aussi, cette semaine, les allocations scolaires, que j'emploie au pluriel puisque cette année, l'allocation unique de rentrée scolaire (ARS) a été modulée selon trois tranches d'âge, qui correspondent aux trois niveaux de la scolarité, école (6-10 ans: 272,59 euros), collège (11-14 ans: 287,59 euros) et lycée (15-18 ans: 297,59 euros). Cette aide pour chaque enfant d'une famille répond au problème que j'évoquais dans le billet d'hier, le coût de la rentrée.

Le versement est accepté sous conditions de ressources, ce qui me semble juste: seuls les familles modestes en bénéficient. Ces ressources ne doivent pas dépasser 21 991 euros pour un enfant à charge, 27 066 euros pour deux enfants, 32 141 pour trois, puis 5 075 euros par enfant supplémentaire.

Ce système est incontestablement plus équitable que le montant unique pour tous, qui était de 272,59 euros l'an dernier. En effet, l'achat de fournitures scolaires augmentent considérablement au fil de la scolarité. Entre l'enfant de 6 ans et, dix ans plus tard, l'adolescent de 16 ans, il n'y a pas de commune mesure.

C'est là précisément, dans la faible amplitude de la modulation, que le dispositif n'est pas aussi juste qu'il conviendrait. L'élève de Terminale ne touche que 25 euros de plus que celui de Cours Préparatoire! La solution aurait été d'augmenter l'allocation manifestement trop faible du premier et de réduire celle du second (272,59 euros pour un enfant qui entre au CP, est-ce bien raisonnable?)

Mais quel gouvernement se risquerait politiquement à prendre une telle mesure? Car si toutes les familles sont amenées à fréquenter l'école primaire, toutes ne conduisent pas leurs enfants jusqu'au lycée. Quant à conserver le montant de l'allocation de base et d'élever substantiellement celui du collège et du lycée, on imagine facilement les arguments économiques (et d'économie!) qui seraient avancés.

Autre problème souvent soulevé: l'argent ne va-t-elle pas ailleurs qu'aux fournitures scolaires? Se la poser, c'est introduire un soupçon que je trouve moralement déplacé. Sans verser dans la naïveté, pourquoi faudrait-il douter de l'affectation de la somme donnée? Ou bien alors, il va falloir douter de toute somme versée dans un but précis sans vérification de l'utilisation.

Allons jusqu'au bout du raisonnement: qui est prêt à accepter un système où l'allocation serait versée sur présentation de justificatifs, sous forme de remboursement de factures, ou bien par retenue de l'argent non justifié sur l'allocation de l'année suivante? Sans compter qu'il faudra trouver les fonctionnaires chargés des fastidieuses vérifications... Je crois que personne n'oserait aller jusque-là.

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